L’océan compte plus de 3 000 aires marines protégées (AMP) côtières, dont 23 % seulement sont considérées comme des réserves, car elles interdisent les activités de pêche. Ces réserves, qui couvrent moins de 1 % de la zone côtière, servent de sanctuaire pour les espèces exploitées, en assurant le maintien des populations au sein de leurs périmètres.
Ces populations abondantes d’individus matures sont sources de larves qui vont se disperser plus ou moins passivement au gré des courants, parfois jusqu’à plus de 400 kilomètres en dehors des réserves. La dispersion larvaire soutient donc un autre type de bénéfice issu des réserves marines : ensemencer les zones de pêche pour y favoriser le maintien des espèces exploitées et ainsi assurer une activité économique, voire une sécurité alimentaire pour certains pays.
Ce potentiel service exporté depuis les réserves marines dépend cependant à la fois des courants qui « façonnent le paysage marin » et permettent le transport des larves à longue distance, de la durée de vie larvaire des espèces, mais aussi de la distribution géographique des réserves qui sont les sources de ces larves.
Jusqu’à présent, la relation entre les exportations de larves depuis les réserves marines et les besoins socio-économiques liés à la pêche était peu connue. Dans cette étude publiée dans Nature Communications, des chercheurs de l’École Pratique des Hautes Études, de l’IRD, de l’Université%u0301 de Montpellier, avec le soutien du CNRS, ainsi que de cinq organismes de recherche étrangers et de la FAO ont simulé l’export de larves par les réserves, en se fondant sur les caractéristiques générales des poissons récifaux et la courantologie de surface de l’océan global, afin de mieux connaître les zones qui profitent potentiellement le plus de cet ensemencement.
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