Alors que les dirigeants politiques du monde entier se réunissaient mi-juillet, pour débattre des progrès accomplis en termes de réalisation des ambitieux Objectifs de développement durable (ODD), un partenariat entre plusieurs institutions des Nations Unies s’est à son tour fixé un autre objectif ambitieux. Il s’agit du Partenariat pour l’action en faveur de l’économie verte (PAGE) , qui estime qu’une collaboration entre les institutions internationales, les gouvernements, le secteur privé et la société civile peut radicalement modifier la façon dont opèrent les forces du marché, en vue de promouvoir des économies durables et équitables.
Le PAGE vise à diffuser ce message à des personnalités éminentes et à des décideurs politiques, dans le cadre d’un événement parallèle au Forum politique de haut niveau intitulé Recalibrating Market Forces: How Greener and More Inclusive Economies and Finance are Delivering on the Sustainable Development Goals (Rééquilibrer les forces du marché: comment des économies plus vertes et plus équitables contribuent-elles à la réalisation des Objectifs de développement durable).
Après un sommet du G20 qui aura mis en évidence les concepts de prospérité partagée et de viabilité environnementale en tant que piliers d’un programme plus vaste de développement mondial, la question de savoir comment modeler l’avenir est plus que jamais d’actualité. L’activité économique mondiale a été multipliée quasiment par 7 entre 1950 et 2000, mais cette augmentation de productivité a un coût: appauvrissement rapide de la biodiversité, accroissement de la pollution de l’air et des cours d’eau, et perturbations climatiques, autant d’éléments qui montrent qu’il est urgent de trouver un nouveau modèle de productivité.
Or le double objectif de protéger la terre et de stimuler la croissance économique n’est pas nécessairement contradictoire. Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a déclaré: «Des économies plus vertes peuvent être des moteurs de croissance, aussi bien dans les économies avancées que dans les pays en développement. Elles peuvent créer des emplois verts décents, qui contribuent de manière significative non seulement à atténuer les effets du changement climatique et à faciliter l’adaptation à ces changements, mais aussi à éradiquer la pauvreté et à favoriser l’intégration sociale.»
Risto Artjoki, secrétaire d’Etat auprès du ministère des Finances de Finlande, approuve ce point de vue et propose que de plus en plus de gouvernements et de sociétés privées reconnaissent que l’avenir reposera sur des solutions économes en ressources et respectueuses du climat. Dans une économie verte et partagée, nous agissons de manière plus réfléchie, plus rentable et plus durable.
Simon Zadek, conseiller auprès du Secrétaire général pour le financement des ODD, explique que, «de plus en plus, on constate que les choix qui sont bons pour la rentabilité sont ceux qui sont bons pour la planète. Lorsque le climat politique est à maturité, on observe que les investisseurs privés sont plus enclins à tirer parti des possibilités d’investissements verts». «Ce que le PAGE fait réellement, c’est aider les gouvernements à mettre en place un tel climat politique pour permettre aux entreprises vertes, au commerce vert et aux emplois verts de prospérer; ensuite, les investissements peuvent affluer et véritablement faire avancer les choses sur le terrain.»
Les organisateurs espèrent que cet événement parallèle permettra de continuer d’intégrer pleinement ces idées.
Asad Naqvi, chef par intérim du secrétariat du PAGE, explique que le Forum politique de haut niveau est à proprement parler l’étape où décideurs mondiaux et institutions internationales se réunissent pour réfléchir aux moyens de réaliser les ODD. «Nous pensons que le modèle du PAGE est véritablement un bon exemple de la façon dont nous pouvons aider les pays au tout début du processus, lequel engendrera ensuite sa propre dynamique.»
L’événement parallèle met l’accent sur l’analyse des progrès accomplis en matière de développement vert, en ciblant notamment les ODD, afin de montrer qu’il existe des moyens novateurs grâce auxquels les politiques vertes contribuent déjà à atteindre ces repères établis au niveau mondial.
Selon Magdy Martínez-Solimán, assistant du Secrétaire général de l’ONU et directeur du Bureau des politiques et de l'appui aux programmes du PNUD, les approches d’une économie verte et équitable sont essentielles pour faire progresser les objectifs intégrés du Programme 2030 – sociaux, économiques et environnementaux – et pour faire en sorte que l’Accord de Paris soit appliqué avec succès.
Rita Schwarzelühr-Sutter, secrétaire d’Etat parlementaire auprès du ministère fédéral de l’Environnement (Allemagne), a expliqué: «Les ODD nous amènent à redéfinir ce que signifie la réussite économique. Plusieurs PDG d’entreprises nous ont déjà confié que ces objectifs sont un excellent point de référence pour leurs stratégies d’investissement. Or, bien évidemment, ce ne peut être qu’un point de départ. Nous devons aussi garantir que les investissements considérables qui seront effectués d’ici 2030 – estimés à 6 000 milliards de dollars E.-U. par an – dans les systèmes d’énergie, de transport, d’eau et d’agriculture seront véritablement durables. D’un point de vue financier, ils porteront leurs fruits et, à long terme, ils seront bénéfiques pour nos sociétés. Le PAGE est un partenariat unique qui ouvre la voie à cette transition vers des économies durables.»
Edgar Gutierrez-Espeleta, président de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, indique que le fait d’avancer sur la voie de l’économie verte non seulement favorise la croissance économique et la protection de l’environnement, mais améliore également notre bien-être et notre santé en réduisant la pollution et les déchets. Des partenariats comme le PAGE jouent un rôle décisif dans la promotion d’une transformation en profondeur vers un avenir durable et plus sain.
Au cours de l’événement sont intervenus des représentants de gouvernements de pays donateurs, de pays membres du PAGE, d’institutions des Nations Unies et du secteur privé.
[ODD2030]
Communiqué de l'ONU (796 hits)