Avant l’ouverture du sommet qui a réuni mardi dernier à Paris plusieurs dirigeants de la planète, dont des chefs d’Etats d’Afrique centrale, et des capitaines d’industrie autour du président français Emmanuel Macron, une coalition d’Ong a proposé, le 11 décembre dernier, dans un communiqué, une grille de lecture typiquement régionale. Elle porte notamment sur la traduction des intentions des pays développés en actions concrètes en faveur de l’adaptation du continent aux effets du changement climatique.
Le communiqué dans son intégralité...
"Le Sommet One planet summit a été convoqué par le Président Emmanuel Macron, dans un esprit visant à souligner l’urgence des enjeux, deux ans après l’Accord de Paris.
La société civile gabonaise, présente à la COP 21, prendra part au Sommet du 12 décembre 2017, alors que l’Afrique et le Gabon font face à des défis toujours en attente de réponse durable.
C’est le lieu pour la société civile de l’Afrique centrale de rappeler la place de cette sous-région dans la régulation climatique sur notre planète. Elle tient à rappeler l’actualité du Mémorandum qu’elle a transmis à l’occasion de la COP 21, qui mettait déjà l’accent sur l’importance du respect des engagements pris notamment par les pays développés dans le cadre des négociations climatiques.
La COP 23 de Bonn nous donne aujourd’hui raison car les engagements pris tant dans le cadre des décisions de la COP de Varsovie ou dans le cadre de l’amendement de Doha ne sont toujours pas mis en œuvre.
La société civile d’Afrique centrale et le réseau des parlementaires panafricains ont clairement souligné l’importance pour les pays développés d’honorer leurs engagements et surtout de faire preuve d’une véritable transparence et de détermination dans l’action climatique. C’est en cela que nous saluons l’initiative du Président Macron qui vise véritablement à faire bouger les lignes en faveur d’un engagement clair et pragmatique concernant l’application et l’opérationnalisation des principales mesures de l’Accord de Paris sur le climat.
Nos attentes, en tant que pays en développement et surtout pays vulnérables au réchauffement climatique, portent sur la matérialisation et la traduction des intentions des pays développés en actions concrètes en faveur de l’adaptation du continent aux effets du changement climatique.
On entend répéter ces dernières années que l’Afrique c’est l’avenir, mais ce qui est destiné à l’Afrique n’arrive pas. Cela ne sert à rien que les fonds destinés à l’Afrique passent par des organismes européens alors que les problèmes doivent être résolus ici.
Par ailleurs, la société civile est attentive il nous à la question du transfert des technologies notamment dans les secteurs tels que l’Agriculture, les énergies renouvelables, la foresterie, dans la perspective de la transition écologique.
L’Afrique peut partir d’un modèle vert pour un modèle encore plus vert alors que les pays développés partent d’un modèle très émetteur en gaz à effet de serre pour un modèle moins sobre en carbone. C’est pourquoi en Europe, on parle d’avantage de transition énergétique alors qu’en Afrique on parle plus d’adaptation.
Dans tous les cas, le changement climatique est une grande opportunité pour l’Afrique, de voir le continent s’inscrire résolument dans une démarche rationnelle, dans l’esprit des engagements de l’Accord de Paris, notamment sur l’obligation de reddition, de transparence, de suivi évaluation et de contrôle.
C’est dans cet esprit que la société civile se réjouit de l’adoption et de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Afrique, qui inscrit l’économie verte au centre des préoccupations en matière de développement. Dans le même ordre d’idées, la société civile interpelle le système financier de la sous-région sur la nécessité d’intégrer le risque climatique et de proposer des produits financiers qui favorisent les investissements sobres en carbone.
En fin, dans le cadre de ce sommet organisé par le Président Emmanuel Macron, la société civile restera très attentive aux annonces qui y seront faites, aux initiatives qui seront communiquées et à la place de la société civile dans ce combat contre le réchauffement climatique."