[Népal]. Sous les étendues de neige vierge et les glaciers de l’Everest, s’accumulent les déchets laissés par les différentes expéditions d’alpinistes depuis des décennies. Dans un documentaire poignant et émouvant, le réalisateur Jean-Michel Jorda nous propose de suivre une expédition partie nettoyer le géant. Le documentaire est une invitation à porter un nouveau regard sur la mythique montagne, nous émerveillant à la fois de sa splendeur, tout en rappelant que la folie des êtres humains détruit l’environnement et que le tourisme de masse a de graves conséquences partout sur la planète.
En quelques décennies, le visage de Katmandou a bien changé. Autrefois capitale d’un pays fermé sur lui-même, le gouvernement a progressivement ouvert les frontières au tourisme. Il y a un peu plus de 50 ans, à peine 5000 visiteurs se rendaient au Népal par an. Il seraient aujourd’hui plus de 270 000. Et ceci n’est pas sans conséquence. Dans un pays pauvre qui ne peut que difficilement faire face à l’afflux de touristes, la pollution a tout simplement explosé.« L’himalayisme moderne […] impacte tout le peuple népalais » raconte le réalisateur. Le Graal des alpinistes remporte désormais un nouveau record, celui de « plus haute poubelle du monde » : la frénésie pour l’Himalaya a un prix élevé.
Un tourisme qui laisse des traces
En effet, treks, expéditions ou simple tourisme génèrent un véritable afflux de personnes qui rapportent plusieurs millions de dollars par an au pays. Parmi cette foule, les alpinistes s’attaquant à la plus haute des montagnes ne sont qu’une poignée. Pourtant, c’est une véritable économie qui s’est formée autour d’eux, créant de nombreux emplois. Ainsi, le camp de base au pied de la montagne, véritable petit village à plus de 5000 mètres d’altitude, compte pas moins de 1000 personnes pendant la haute saison. Soit une activité humaine importante en zone naturelle.
À chaque nouvelle expédition, (qui se comptent par centaines par an), chaque alpiniste est accompagné de plusieurs personnes, notamment des cuisiniers, des porteurs d’altitude et au moins un guide. Les équipe peuvent comprendre jusqu’à 10 membres. Sans eux, grimper jusqu’au sommet serait impossible. Jusqu’en 1985, les ordures et déchets produits à l’occasion de la longue expédition n’étaient pas redescendus, mais simplement laissés sur place. Qui voudraient s’embarrasser d’un poids supplémentaire, alors que c’est lourd et risqué ?
Source: Mr Mondialisation
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