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Pour protéger les forêts de ce monde, nous devons commencer par ses villes


Pendant des années, nous avons célébré les forêts, chanté leurs louanges et recensé leurs nombreuses vertus. Aujourd’hui, la Journée internationale des forêts n’est pas différente. C’est un jour pour les titres et les célébrations. Pourtant, les réalités de la déforestation et de la dégradation se poursuivront aujourd’hui et demain.

Si nous chérissons nos forêts autant que nous le disons, il est temps d’envisager une approche différente pour les protéger. Tout d’abord, et cela peut sembler contre-intuitif, nous devons commencer dans les villes de ce monde.

Considérez ceci : entre 1960 et 2015, la population mondiale a plus que doublé pour atteindre 7,5 milliards de personnes. En l’espace d’un peu plus d’une génération, la population mondiale a bondi et nous sommes devenus une planète de citadins. Pour la première fois, plus de la moitié d’entre nous vivent maintenant dans des villes.

Cette croissance urbaine explosive a éclipsé une augmentation absolue des populations rurales. Le pire de tout est que les deux ont contribué à des pressions énormes sur les forêts mondiales et les paysages naturels en général. Le monde continue de perdre des forêts tropicales à un rythme alarmant et la dégradation, c’est-à-dire le processus de diminution des fonctions biologiques des forêts, représente environ un quart des émissions de carbone associées aux forêts tropicales.

Lorsque les migrants s’installent dans les villes, leurs modes de vie et de consommation changent. Les habitants des villes mangent plus d’aliments transformés et à base d’animaux et ils consomment plus d’énergie. Ces changements de goûts augmentent le besoin en terres agricoles pour élever des animaux et cultiver les cultures qui les nourrissent. Dans le même temps, la demande croissante de logements repousse les limites des villes dans les forêts et les terres agricoles avoisinantes.

Selon certaines estimations, l’expansion urbaine entraînera une perte de 2,4 pourcent des terres cultivées mondiales d’ici 2030, l’Asie et l’Afrique étant les plus touchées. Ces changements sont souvent importants et modifient les habitats et la couverture terrestre, ainsi que l’hydrologie et la biogéochimie.

Les niveaux croissants d’inégalité, d’insécurité alimentaire et d’emploi dans les villes dans le monde entier font que les nouveaux migrants urbains continuent souvent à dépendre des ressources forestières en ville comme dans les périphéries urbaines, accélérant ainsi la dégradation, la déforestation et la perte de la biodiversité, le temps qu’ils s’adaptent à style de vie basé sur l’argent.

La façon dont nous abordons actuellement la déforestation ne fonctionne pas. Au Centre pour la Recherche Forestière Internationale (CIFOR), nous essayons de renverser la pratique de protection des forêts de manière isolée, et d’examiner plutôt comment les villes, les terres agricoles et les forêts s’imbriquent. C’est la même chose avec un large éventail d’autres défis environnementaux, y compris la construction de villes durables et la gestion des bassins versants – et même le changement climatique.

Alors, quelle est la solution si nous voulons protéger les forêts tout en accommodant ce passage historique de la campagne vers les villes ?

Cela signifie penser de manière holistique à ces problèmes et utiliser une approche dite paysagère. La bonne nouvelle est que nous avons déjà commencé à préparer le terrain...

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Source : Cifor

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