Depuis plusieurs années se déploie dans l’univers syndical de l’Education au Cameroun, une organisation dénommée Syndicat National des Instituteurs Contractuels et des Maîtres des Parents (SNICOMP), oeuvrant pour la défense des intérêts de ces acteurs de l’Education. En effet, depuis plus d’une décennie on dénombre une fraction non négligeable d’enseignants et de personnels de l’Education pris en charge soit par les associations des parents d’élèves (APEE) créées dans tous les établissements scolaires pour certains d’entre eux, soit initialement par la Banque mondiale pour d’autres à travers un contrat qui devait durer un certain temps, mais aujourd’hui par le Cameroun depuis la fin du contrat de la Banque mondiale.
Le gouvernement du Cameroun à travers un communiqué du Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative en date du 24 Avril 2018 a rendu effective, l’intégration de certains de ces Instituteurs Contractuels dans le corps des fonctionnaires. Cette intégration des Instituteurs contractuels est en soi l’aboutissement d’un combat mené par le Syndicat National des Instituteurs Contractuels et Maîtres des Parents (SNICOMP).
Tout est parti d’un préavis de grève lancé le 27 décembre 2017, grève effective dès le 08 janvier 2018, jour de rentrée du deuxième trimestre. Ce mouvement d’humeur sous-tendait la demande d’intégration des instituteurs contractuels et maîtres des parents d’une part, et d’autre part les titulaires du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Instituteurs, mais dénonçait aussi les lenteurs administratives dans le traitement de leurs dossiers. Cette grève consistait à être présent dans les salles de classe, mais à ne point dispenser d’enseignement durant les trois premiers jours de chaque semaine. Face à la grande mobilisation des enseignants et à l’impact de la grève sur le bon déroulement des enseignements, le gouvernement s’est vu obligé, dès le 13 janvier 2018, d’inviter les enseignants à reprendre normalement les cours, tout en se donnant 90 jours pour donner suite à cette revendication.
Le gouvernement ne s’étant pas exécuté à la date butoir du 13 Avril 2018, le SNICOMP est revenu à la charge en relançant un autre mot d’ordre de grève illimitée pour compter du 23 avril 2018. Pour ne pas avoir à se dédire une deuxième fois, le gouvernement est passé de la parole aux actes en décrétant le 19 avril dernier, l’intégration des Instituteurs contractualisés. Un acte gouvernemental qui a officiellement été publié par voie de presse le 24 avril 2018. Cet aboutissement démontre à souhait qu’un groupe de pression bien organisé et bien coordonné trouve toujours dans la plupart des cas une fin acceptable.