La transition vers une économie verte pourrait générer la création de près de 24 millions d’emplois dans le monde d’ici 2030, notamment grâce à l’adoption de pratiques durables dans le secteur de l’énergie et agricole, indique un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Sur 163 secteurs économiques analysés, la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 pourraient aboutir à la création de 18 millions d’emplois, soit 24 millions créés contre 6 millions perdus dans les industries pétrolière et minière à travers le monde.
Le secteur de l’énergie proposera de nouveaux emplois grâce au développement de l’énergie renouvelable, l’utilisation accrue de véhicules électriques et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments existants et futurs (nouveaux matériaux et renouvellement des infrastructures). Les emplois visant à préserver les écosystèmes (purification de l'air et de l’eau, renouvellement et fertilisation des sols, etc…) se développeront également et contribueront, entre autres, à la préservation de l’agriculture, la pêche, la foresterie et le tourisme qui emploient 1,2 milliard de travailleurs.
Dans le secteur agricole, le développement d’une agriculture de conservation, privilégiant un modèle d’économie circulaire, se traduira par la création d’environ 6 millions d’emplois dans les moyennes et grandes fermes biologiques ainsi que dans les petites exploitations.
« L’économie verte peut permettre à des millions de personnes supplémentaires de surmonter la pauvreté et offrir de meilleures conditions de vie à cette génération et aux suivantes », affirme ainsi la Directrice générale adjointe de l’OIT, Deborah Greenfield.
Contrebalancer les pertes d’emplois et les inégalités
Au niveau régional, l’OIT prévoit des créations nettes d’emploi aux Amériques (3 millions d’emplois), en Asie et Pacifique (14 millions) et en Europe (2 millions d’emplois). En revanche, il pourrait y avoir des pertes nettes au Moyen-Orient ( - 300 000) et en Afrique ( - 350 000) en raison de la dépendance de ces régions à l’égard des énergies fossiles et des mines.
Un autre point souligné par le rapport de l’OIT est la « sous-représentation » des femmes dans le secteur des énergies renouvelables. En cause, des inégalités d’accès à la formation et aux emplois qualifiés.
Afin d’assurer une transition juste, efficace et équilibrée, les efforts de promotion de l’économie verte doivent donc s’accompagner d’un dialogue social et de mesures qui facilitent le « redéploiement des travailleurs, favorisent le travail décent dans l’économie rural, offrent des solutions locales et soutiennent les travailleurs déplacés ».
La transition énergétique doit « inclure chacun et chacune, dans toutes les couches de la société », soutient également Catherine Saget, auteur principal du rapport. Les pays doivent prendre des mesures d’écologisation d’urgence et « proposer un minimum de formation ou de protection sociale aux personnes qui vont perdre leur emploi dans certains secteurs ».
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