« Les gouvernements nationaux ne peuvent à eux seuls résoudre la crise climatique », a déclaré mercredi Patricia Espinosa, la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans un discours à ce sommet.
« C'est la raison pour laquelle nous travaillons en collaboration avec les États, les régions et les villes pour réaliser des progrès tangibles et durables. Nous travaillons avec la communauté économique mondiale ; et nous mettons à profit l'activisme, la passion et l'engagement de la société civile et de milliards de gens ordinaires dans le monde entier », a souligné Mme Espinosa qui est co-présidente de ce sommet organisé à l’initiative de l’Etat de Californie.
Pour la cheffe de la CCNUCC, le sommet de San Francisco est « l’occasion de faire avancer les mentalités plus rapidement pour la concrétisation rapide des objectifs de l’Accord de Paris », signé en 2015. Lundi, à New York, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, avait souligné l’urgence d’une action pour le climat plus ambitieuse en appelant les dirigeants mondiaux à ne pas perdre de temps.
A San Francisco, Etats, régions, villes et entreprises se retrouvent pour présenter les actions qu’ils ont entreprises pour réduire leurs émissions ; prendre des engagements audacieux pour faire encore plus, montrer que la décarbonisation, la création d'emplois et une croissance économique résiliente vont de pair et galvaniser un mouvement mondial pour l'action pour le climat qui ne laisse personne de côté.
Le Sommet mondial sur l’action pour le climat vise à porter de nouvelles ambitions à un niveau supérieur dans cinq domaines clés : des systèmes énergétiques sains, une croissance économique inclusive, des collectivités durables, la protection des terres et des océans et des investissements climatiques transformateurs.
Egalement co-président du sommet, Michael Bloomberg, l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l'action en faveur du climat, voit dans la rencontre de San Francisco l’occasion de « trouver de nouvelles façons pour les gouvernements et les entreprises de travailler ensemble ».
San Francisco est également un forum pour les villes, Etats et entreprises américaines qui ont réaffirmé leur engagement à réaliser les objectifs de l’Accord de Paris après l’annonce du retrait du gouvernement des Etats-Unis en 2017. A la veille du sommet, l’Etat de Californie s’est engagé à produire son électricité à 100% à partir d’énergie renouvelable et d’arriver à une économie neutre en carbone d’ici 2045.
L’argent, nerf de la guerre contre le changement climatiqueDans la perspective de la Conférence des Etats Parties (COP 24) qui se tiendra en décembre, à Katowice, en Pologne, le sommet de San Francisco vise également à démontrer aux gouvernements nationaux que des engagements plus forts de leur part dans l’action pour le climat sont nécessaires et réalisables. Et l’engagement des Etats ne doit pas seulement être politique mais également se concrétiser sur le plan financier.
« Le financement est l’un des éléments les plus importants dans notre réponse au changement climatique », a souligné Patricia Espinosa au deuxième jour du sommet. « Si nous voulons relever le défi climatique, la plus grande menace de l’humanité, nous devons donner au monde les moyens de le faire. Il n’y a tout simplement pas d’autre façons ».
La jeunesse est également présente au sommet de San Francisco qui met en valeur le pouvoir de transformation des jeunes dans la lutte contre le changement climatique
« Nous devons continuer à soutenir des solutions climatiques innovantes dirigées par les jeunes et offrir aux jeunes des espaces pour mener des actions en faveur du climat à l'échelle mondiale et sur le terrain », a dit l’Envoyée de l’ONU pour la jeunesse, Jayathma Wickramanayake, également co-présidente du sommet de San Francisco.
« En relevant notre ambition pour l’action en faveur du climat, nous ne faisons pas que changer la météo, nous construisons un avenir meilleur pour tous », a renchéri Mme Espinosa.