Malgré son important potentiel en ressources naturelles d’une part, et d’autre part l’exploitation des ressources hydrauliques depuis plusieurs décennies, le Cameroun peine à se construire une véritable capacité de production électrique. Une situation qui entraine des conséquences notamment dans la distribution de l’énergie à l’heure où l’offre disponible n’arrive plus à satisfaire la demande de plus en plus croissante, notamment dans les grandes villes telles que Douala ou Yaoundé, qui connaissent des phénomènes de délestage, de réduction de la qualité de l’énergie (tension irrégulière), de non électrification de certains espaces.
Face à cette conjoncture critique, le solaire photovoltaïque se présente comme une alternative qui prend de plus en plus forme dans les grandes villes du pays. Il est en effet, devenu de plus en plus courant de voir des lampadaires solaires installés pour l’électrification des routes, des systèmes solaires disposés pour l’électrification des institutions hospitalières ou universitaires, des panneaux solaires disposés sur les toits d’habitations et qui servent à électrifier des ménages. Dans l’ensemble les usages qui sont observés font du solaire la source secondaire d’électrification, à coté de l’hydraulique qui est la source principale d’électrification au Cameroun. Ainsi, l’on retrouve des réseaux hybrides auprès des différents consommateurs que l’on peut regrouper en deux catégories à savoir privés (universités, hôpitaux, organisations diverses, ménages etc.) et publiques (collectivités territoriale décentralisées).
Les panneaux solaires photovoltaïques dans la plupart des cas ne sont pas produits au Cameroun, mais sont importés par des entreprises tant privés (PME) que publiques (ENEO) qui constituent au niveau local les principaux offreurs en matériels solaires (panneaux, batteries, contrôleurs de charge, convertisseurs, pico voltaïques etc.) et dans une certaine mesure en production électrique d’origine solaire. Par ailleurs, les installations sont quant à elles faites par la compétence technique des agents (techniciens), qui implique un savoir faire pratique pour installer des systèmes solaires efficients, esthétiques et adaptés aux conditions d’environnement.
L’électrification photovoltaïque des villes camerounaises est impulsée par un marché dont on a présenté (de façon non synoptique) les offreurs et les consommateurs. La spécificité de ce marché est qu’il a une structuration hybride formelle et informelle de par ses activités (échanges des biens et services pour l’électrification solaire), ce qui favorise à ces deux niveaux le transfert de biens et services des offreurs aux consommateurs construisant ainsi le réseau d’électrification solaire des villes. Il reste tout de même que cette électrification solaire quoiqu’innovante occupe une place plutôt secondaire par rapport au système électrique existant et fortement dépendant de l’hydraulique.
Cette position secondaire, il faut le relever, dissimule un ensemble de freins en termes de régulation, de facilités économiques et de traduction qui constituent des problèmes sociologiques qui se posent comme obstacles au déploiement de la technologie solaire au Cameroun.
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