Par Catherine Gauthier, directrice générale d’ENvironnement JEUnesse et déléguée à la conférence de l’ONU sur le climat
Le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme était adoptée par les Nations unies. Cette déclaration universelle est fondée sur le principe que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » Aujourd’hui, 70 ans plus tard, l’humanité fait face à l’une des pires catastrophes humanitaires : les changements climatiques.
La semaine dernière, des experts indépendants du Conseil des droits de l'homme des Nations unies ont appelé les gouvernements à intégrer pleinement les normes et les principes relatifs aux droits de l'homme dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris.
Cet accord adopté en 2015 avait permis une avancée significative pour la reconnaissance des droits humains dans la lutte contre les changements climatiques, alors que les pays se sont engagés à « respecter […] les droits de l’homme, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés locales, des migrants, des enfants, des personnes handicapées [...], ainsi que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et l’équité entre les générations ».
Dans son rapport spécial sur l'impact d'un réchauffement de 1,5 °C, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) conclut que des transformations « rapides » et « sans précédent » sont nécessaires pour éviter des conséquences catastrophiques.
Or, les engagements actuels des pays nous mènent tout droit vers un réchauffement de 3 °C. Dans le cas du Canada, les émissions projetées du pays pour 2030 représentent une hausse significative de 6 à 28 % par rapport aux niveaux de 1990. Le Canada est donc très loin d’assumer sa juste part du fardeau climatique.
Pendant ce temps, les impacts des changements climatiques portent déjà atteinte à un large éventail de droits humains. Les vagues de chaleur meurtrières et les feux de forêt dévastateurs menacent le droit à la vie, la propagation de nouvelles maladies ou la pollution émise (smog, par exemple) nuisent à la santé, l’exploitation des énergies fossiles détruit des habitats et polluent les sources d’eau, privant ainsi les communautés de leur droit à l’eau ou à un environnement sain, les catastrophes naturelles provoquent une hausse du nombre de réfugiés climatiques et limitent la liberté de circuler, etc.
La science est incontestable : les changements climatiques sont une réalité et constituent un danger potentiellement irréversible.
Alors que les pays sont réunis à Katowice, en Pologne, à l'occasion de la 24e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ils doivent impérativement :
Bien qu’ayant reconnu l’urgence d’agir et les graves dangers posés par les changements climatiques, le gouvernement canadien n’a pratiquement rien fait. Récemment, la ministre fédérale de l’environnement, Catherine McKenna, a reconnu que tous les pays devaient revoir leur niveau d’engagement. Cette annonce redonne un peu d’espoir, et le Canada devra rapidement adopter une cible cohérente avec la science du climat, s’engager pour une transition juste, mettre fin aux subventions aux énergies fossiles et investir massivement dans les énergies renouvelables.
Après tout, à quoi sert un gouvernement si ce n’est pas à protéger la vie et la sécurité de ces citoyens ?
Seulement si le texte est publié le 10 décembre 2018 ; autrement modifier le mot.
Crédit photo: Twitter @ciel_tweets
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
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