Par Xavier Anglaret, Directeur de l’équipe « Maladies infectieuses en pays à ressources limitées » du Centre Inserm 1219, Université de Bordeaux. Chris Wymant, Senior Researcher in Statistical Genetics and Pathogen Dynamics, University of Oxford et Kévin Jean, Maître de conférences en épidémiologie, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
Le climat se réchauffe et les écosystèmes se dégradent. Pour éviter de foncer dans le mur, une réduction massive des émissions de CO2 s’impose dans tous les secteurs. L’effort à accomplir est colossal, puisqu’il ne s’agit rien moins que d’atteindre le zéro-net émission avant 2050. Cela implique un changement sans précédent et sans tarder de nos modes de vie.
Le monde de la recherche est ici interpellé à double titre. D’abord parce c’est de lui qu’émanent les alertes sur le climat et la biodiversité ; il serait donc désastreux pour sa crédibilité de ne pas donner l’exemple.
Ensuite, parce que les chercheurs – et même ceux qui ne sont pas spécialistes de ces sujets – possèdent des outils leur permettant de porter un regard critique sur les messages de leurs collègues. Ils sont donc bien placés pour interpréter la gravité de la situation, comprendre l’urgence, et agir en conséquence.
Agir signifiant, ici, réduire leurs propres émissions de CO2.
Le poids carbone de l’aviation
Le trafic aérien représente actuellement environ 3 % des émissions mondiales, c’est trois fois plus que les émissions d’un pays comme la France. Ce trafic s’accroît de 4 % par an et va doubler d’ici 2030.
Une telle situation est en complète contradiction avec les objectifs de l’accord de Paris qui voudrait que l’on réduise les émissions de gaz à effet de serre de moitié d’ici 2030...
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