Par Catherine Paquette pour GaïaPresse
Des milliers d’étudiants québécois ont marché dans les rues du Québec vendredi, pour demander des changements systémiques et une action rapide des gouvernements provincial et national en matière d’environnement.
À l’invitation du collectif La Planète s’invite à l’Université, ils ont scandé leur mécontentement face à l’inaction qui prévaut malgré que les cibles de réduction des gaz à effet de serre soient, selon les scientifiques, atteignables.
« GO Legault, on te donne le GO! », « 1 et 2 et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité » et « Legault, Trudeau, fait ton devoir » sont parmi les slogans qui ont résonné à Montréal et à Québec. Des manifestations étaient organisées dans plusieurs villes de la province, par des comités locaux faisant partie du collectif.
Lors de cette journée, 150 000 élèves et étudiants québécois avaient voté de ne pas se rendre en classe, en écho au mouvement de grève pour le climat initié par la jeune suédoise Greta Thunberg.
Lors des discours de fermeture de la marche à Québec, les jeunes ont condamné les décisions de certaines directions d’école de réprimander des élèves qui ont fait la grève.
« Ils ont peur de notre mouvement, il faut continuer ! J’espère que les directions d’école ont aussi peur de ce mouvement que moi j’ai peur pour notre planète ! », a scandé William Boivin, l’un des co-porte-paroles de La Planète s’invite à l’Université Laval.
À Montréal seulement, les organisateurs ont évalué à 150 000 le nombre de marcheurs. À Québec, ils étaient plusieurs milliers, un record.
« C’est une des plus grosses manifestations depuis 2012, y’a plein de monde. Et le quart de l’Université Laval est en grève, donc ça veut dire environ 12 000 étudiants », a laissé savoir Andréane Moreau, de La Planète s’invite à l’Université Laval à Québec. Des représentants de 6 écoles secondaires et de plusieurs cégeps étaient aussi sur place à Québec.
Les élèves et étudiants rencontrés par GaïaPresse sur le chemin des manifestations craignent pour leur avenir et ceux de leurs futurs enfants.
Pour sa part, la jeune Romane Bélanger, 17 ans, demande un meilleur encadrement de la part des gouvernements. « C’est sûr que les partis politiques doivent nous aider avec les trucs plus gros qu’on ne peut pas gérer nous-mêmes, comme la voiture. On doit quand même poser des gestes individuels mais je pense qu’il devrait y avoir plus de règles pour nous inciter à changer », a-t-elle dit.
Revendications politiques
Au Québec, les membres de La Planète s’invite à l’Université demandent entre autres l’adoption d’une loi climatique, la mise en place d’un programme d’éducation relative à l’environnement et de sensibilisation à la crise climatique, et le retrait des investissements des établissement d’enseignement dans les énergies fossiles.
Les jeunes manifestants étaient accompagnés de nombreux représentants de partis politiques et groupes environnementaux, en plus de parents venus avec leurs jeunes enfants.
« Le collectif des Profs pour la Planète appuie non seulement les étudiants dans la grève pour le climat, mais aussi leurs revendications actuelles », a déclaré Violaine Brisebois-Lavoie, instigatrice du collectif des Profs pour la planète.
« François Legault doit commencer à prendre les mesures draconiennes pour qu’on puisse atteindre nos cibles de réduction de GES, et pour ça il faut arrêter les développements des énergies fossiles. Présentement aujourd’hui c’est un message mondial pour les élus du monde entier pour qu’on fasse des changements politiques » Anne Rufiange, membre de Transition Capitale-Nationale
Des adultes et des parents étaient aussi nombreux à suivre les jeunes lors des manifestations.
Selon les organisateurs, plus 2000 manifestations avaient lieu le 15 mars dans 124 pays, toutes portées par des jeunes.
Au Québec, des manifestations se sont tenues à Montréal, Québec, Baie-Comeau, Trois-Rivières, Gatineau, Sherbrooke, Warwick, Lennoxville, La Pocatière, Joliette, Gaspé, Carleton-Sur-Mer, Chicoutimi, Mont-Laurier, Magog, Rivière-du-Loup, Rimouski, Valcourt, Alma, Shawinigan, Saint-Félicien, La Baie, Rouyn-Noranda, Saint-André Avellin, Saint-Hyacinthe, Sept-Îles et Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine.
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