Représentant 70 % de la pollution marine en Europe, 150 000 à 500 000 tonnes de macro-déchets plastiques sont déversés dans l’océan. Si en 1938, une loi pour la brasserie et les eaux gazeuses rendait obligatoire la consigne des bouteilles de verre, cette pratique s’est perdue avec la montée en puissance de la mondialisation, et l’essor du plastique. Ainsi, le constat est logique mais sans appel : 16 % de la population issue des pays les plus riches produit 34 % des déchets à l’échelle mondiale, et est donc responsable de la pollution d’un tiers de la planète. Le Plan Climat de Paris révèle que le poids d’une poubelle parisienne est passée de 239 kg par habitant en 1940 à 485 kg en 2015. L’Agenda 2030 fixe donc comme objectif de réduire la production de déchets par la prévention, la réduction, le recyclage et a réutilisation. Le 12e Objectif de Développement Durable adopté par le Programme des Nations Unies consiste à changer les modes de production pour une consommation responsable. Première étape pour recycler 100 % du plastique en France à l’horizon 2025, le secretaire d’État à la transition écologique et solidaire a annoncé pour 2019 la mise en place d’une taxe de 10 % de l’Etat sur les produits en plastique non-recyclés.
Partant du principe qu’une bouteille peut être lavée et réemployée jusqu’à 50 fois sans être collectée parmi les déchets, l’association nantaise Bout’ à Bout’ propose une alternative encore plus écologique que le recyclage des bouteilles en verre : le réemploi. Après le dépôt des bouteilles dans le collecteur, le recyclage implique que les bouteilles seront transportées dans un centre de tri où elles seront nettoyées et broyées. Les bouteilles sont ensuite transportées et transformées dans une usine verrière, qui se situe au plus près en Charente. Si le cycle du recyclage est susceptible d’être amélioré, réemployer une bouteille consiste à l’acheter au magasin puis la ramener afin d’y être simplement collectée et lavée dans le même Département, et c’est tout !
Bouteilles de vins, de cidre, de bières ou encore de jus et sodas, il ne s’agit pas d’une consigne monétaire sinon que d’une consigne qui repose sur le geste citoyen de ramener les bouteilles auprès des magasins partenaires, distributeurs ou cafés et restaurants. La carte géographique des acteurs opérationnels permet aux consommateurs de localiser les acteurs partenaires auprès desquels il est possible d’acheter et retourner les bouteilles. Difficultés pour retirer les étiquettes, bouteilles trop fines, il existe encore des freins au développement de la filière pour le projet de retour à la consigne récompensé par le prix de l’innovation sociale de Nantes Métropole. L’économie sur les pertes en énergie, en eau et en gaz à effet de serre qu’implique le transport des bouteilles du centre de collecte au centre de lavage, puis au centre de tri, avant d’être broyées, refondues et redistribuées est pourtant notable par rapport à la filière de réemploi, qui favorise le circuit court et redynamise le commerce des producteurs locaux.
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