Déjà en 2009 la Fondation Tara, soutenue par le CNRS, le CEA et l’E.M.B.L. pour European Molecular Biology Laboratory, Laboratoire européen de biologie moléculaire ; Avait engagé une expédition de 3 ans avec pour objectif de faire une liste exhaustive des écosystèmes planctonique marin. Cette recherche avait pour but de démontrer l’impact du réchauffement climatique sur ces écosystèmes.
L'enjeu est majeur pour l'avenir de la planète, puisque le plancton, premier maillon de la chaîne alimentaire des océans, produit aussi 50% de l'oxygène sur Terre. On estime également que le plancton séquestre la moitié du dioxyde de carbone rejeté dans l'atmosphère. L’expédition Tara Oceans a permis d’identifier 40 millions de nouveaux gènes microbiens grâce à l’étude de 35 000 échantillons collectés dans les océans. Tara Oceans a collecté la grande majorité de la biodiversité du plancton, constituant ainsi la plus grande base de données jamais rassemblée de manière quasi-simultanée. Les expéditions de recherche scientifique Tara Oceans ont démontré une nouvelle zone d’accumulation de débris de plastique flottants en Arctique, issus du transport à grande échelle de ces derniers depuis l’océan Atlantique. L’étude, qui a été publiée dans Science Advances, confirme ainsi la gravité de la pollution marine, jusque dans des zones très éloignées des populations et encore vierge.
Ci-joint un lien pour tout connaitre de l'expédition Tara Ocean et Tara Polar Circle sur les objectifs, enjeux et la carte de navigation.
Une nouvelle mission
Depuis 2010 Tara prélève des micro-plastiques (de 0,2 à 5 mm de diamètre) dans ses filets pendant ses différentes expéditions. La fondation fait le constat alarmant que ces micro-plastiques sont omniprésent dans l’océan. Environ 8 millions de tonnes de plastique sont rejetés chaque année dans les océans, et 600,000 tonnes rien que pour l’Europe, selon des études citées par la fondation Tara. La Méditerranée, mer quasi fermée, « est la plus polluée au monde », a rappelé Mr. Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au CNRS, lors d'une conférence de presse à Paris.
L’objectif de cette expédition est de comprendre l’origine de ces déchets plastique en identifiant ses sources et son impact sur la biodiversité. L’enjeu est aussi de comprendre quand et comment le plastique se fragmente de façon à stopper cette hémorragie.
Cette expédition, en partenariat avec le CNRS, démarre le 23 mai 2019 à Lorient, port d’attache de la goélette Tara. Ils sillonneront les mers d’Europe pendant 6 mois et exploreront 10 grands fleuves européens : la Tamise, l’Elbe, le Rhin, la Seine, la Loire, la Garonne, le Tage, l’Ebre, le Rhône et le Tibre.
Les prélèvements de microplastiques (1 – 5mm), particules micrométriques (1-1000 µm) et nanoplastiques (1-999 nm) seront effectués en surface et dans la colonne d’eau. Ils sont autant d’indices et de « pièces à conviction » pour remonter à l’origine de la dispersion, identifier les foyers de dispersion (selon leur taille et leur nature chimique), et cibler les plus fortes concentrations de microplastiques pour agir, demain, à la source.
De plus, cette mission veut pouvoir comprendre la toxicité des micro-plastiques par son échantillonnage. Une étude est prévue pour étudier leurs impacts sur la biodiversité et dans la chaine alimentaire. Ils peuvent servir de « radeau » à des organismes potentiellement invasifs ou pathogènes et peuvent se retrouver dans la chaîne alimentaire, c’est-à-dire dans nos assiettes.
Toutes les informations sur cette expédition sur le site Tara Ocean