Dans ce rapport, The Shift Project s’attaque à l’impact de l’usage de la vidéo en ligne, qui constitue 60% du trafic de données numérique. L’impact environnemental du numérique est peu connue mais représente 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serres. En 2025, le numérique pèsera pour 7% des émissions de GES soit quasi autant que la pollution des voitures dans le monde.
L’usage du numérique est responsable de 55 % de sa consommation énergétique, contre 45 % pour la production des équipements. Selon le rapport « Lean ICT – Pour une sobriété numérique » publié en 2018 par The Shift Project.
Contrôler cet impact nécessite de passer de l’intempérance à la sobriété numérique. La sobriété numérique consiste à prioriser l’allocation des ressources en fonction des usages, afin de se conformer aux limites planétaires, tout en préservant les apports sociétaux les plus précieux des technologies numériques. Cela nécessite d’interroger la pertinence de nos usages du numérique.
4 grands types de contenus génèrent 60 % des flux de données mondiaux
Nous vivons dans un monde où une seule forme d’usage du numérique, la vidéo en ligne, génère 60 % des flux de données mondiaux et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an. Cet usage, loin d’être « dématérialisé », représente 20 % du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) dues au numérique, soit 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ou autant que l’Espagne. Les autres usages comprennent d’autres usages de la vidéo (20 % des flux de données) et les usages hors-vidéo (20 % des flux de données).
La sobriété numérique nécessite une régulation des usages
La sobriété dans les usages vidéos implique de diminuer l’usage et le poids de la vidéo. Cela nécessite une forme précise de régulation des usages, donc un débat sociétal. Les usages du numérique sont en effet davantage le fruit d’un système que la somme des comportements individuels. Si la régulation peut s’appuyer sur des outils et des organismes déjà existants, elle nécessite aussi un débat sociétal. En effet, dans un monde contraint par la crise climatique et la finitude des ressources, ne pas choisir entre les usages, c’est laisser la contrainte s’appliquer aléatoirement plutôt que de manière choisie.
Ne pas choisir n’est plus une option viable
Du point de vue du climat et des limites planétaires, il ne s’agit pas d’être « pour » ou « contre » tel ou tel usage, comme la pornographie, la télémédecine, Netflix ou les mails : il s’agit d’éviter qu’un usage jugé précieux par la société ne pâtisse de la surconsommation d’un autre jugé moins essentiel. Il s’agit donc bien de choix sociétaux, à arbitrer collectivement pour éviter que des contraintes ne s’imposent à nos usages contre notre gré et à nos dépens. Au 21ème siècle, ne pas choisir n’est plus une option viable : sommes-nous prêts ?
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Source : The Shift Project
Une vidéo intitulée : « Cette vidéo réchauffe le climat : merci de la regarder » pour sensibiliser à l’impact du numérique et notamment du streaming vidéo.
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