Selon le journaliste ivoirien Venance Konan, rédacteur en chef du quotidien Fraternité matin, le défi de l'éducation est inéluctablement lié à la question "des droits de l'homme, de la démocratie et de la qualité des institutions." Aujourd'hui, l'éducation pour la paix est un véritable défi pour l'Afrique, puisque l'éducation permettrait à de nombreux jeunes de ne pas tomber dans le terrorisme qui frappe plusieurs pays africains. Selon le journaliste, le développement de l'Afrique est inévitablement lié au développement de l'éducation, du respect des droits de l'homme, de l'environnement etc.
L'Afrique est le continent qui possède le plus grand nombre de jeunes au monde. L'éducation de la jeunesse est aujourd'hui l'un des défis majeurs au monde. La jeunesse africaine souffre du faible taux de scolarisation en général, principalement chez les fille, du décrochage scolaire, du déficit de compétences pour l'emploi... Pour le journaliste Venance Konan, le pourcentage élevé est soit " un atout ou une bombe à retardement selon que cette population soit bien formée ou non." L'éducation est aussi une priorité citoyenne, la jeunesse doit en effet comprendre ce qu'est être un citoyen, les élections et les votes, mais aussi les renouveaux culturels comme l'ensemble de lois interdisant le mariage précoce ou l'excision, mais aussi le virus du SIDA ou plus récemment celui d'Ebola. Une plus grande importance donnée à l'éducation permettrait donc de favoriser la démocratie et le respect des droits de l'homme, encore trop souvent pointés du doigt. Enfin, l'éducation permettrait de faire comprendre à toute une population les enjeux de la mondialisation et même d'y jouer un rôle.
Pourtant, l'éducation peut être utilisée comme facteur de conflit et non en tant que catalyseur de paix. L'UNICEF a publié une étude selon laquelle en Côte d'ivoire, la guerre s'est "invitée" à l'école, où on discerne un véritable lien entre l'éducation et le conflit dans ce pays. L'école a en effet subi plusieurs affrontements entre le gouvernement, les mouvements rebelles, les enseignants et les organisations d'étudiants. Les principales constatations faites par l'UNICEF sont les suivantes : l'éducation a fortement été politisée au cours de ces dernières années, des inégalités relatives à l'éducation sont présentes à travers les régions, l'éducation a été vu comme un moyen d'affirmer sa légitimité, les écoles reproduisent les violences sociales, l'éducation ne contribue plus à l'emploi et à la mobilité sociétale et enfin que les écoles ont été le théâtre de violences, notamment de châtiments coporels et de violences basées sur le genre. Pourtant, le rôle de l'éducation est bien de promouvoir la paix en diffusant les idées de tolérance, en apprenant la cohésion sociale et la citoyenneté, en prévenant les conflits et donc en empêchant l'endoctrinement idéologique, la répression culturelle, la ségrégation et le déni de l'éducation comme arme de guerre. C'est donc aux services sociaux de contribuer à la consolidation de la paix et au gouvernement de surveiller la violence présente à l'école, comme c'est le cas par le ministère de l'Education en Côte d'Ivoire, et enfin de renforcer les capacités institutionnelles.
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