Le réchauffement climatique est une catastrophe mondiale sans précédent qui fera des millions de victimes. D’après un rapport de l’ONU, c’est 250 millions de personnes qui seront forcées de s’exiler pour des raisons climatiques d’ici 2050 et 50 millions de personnes durant les prochaines années. Ce sera alors une nouvelle crise migratoire, peut être la pire dans l’histoire de l’humanité. C’est donc un enjeu humanitaire et géopolitique primordial qui est pourtant laissé pour compte dans les négociations internationales. Mais que signifie réellement cette crise migratoire, futur enjeu du XXIème siècle ? Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que les réfugiés environnementaux ne sont pas encore reconnus dans les conventions internationales et n’ont donc pas accès aux ressources financières et aux services de santé auxquels ont droit les réfugiés politiques. Les populations les plus vulnérables sont les premières victimes, comme les Roms dans les états des Balkans.
D’après François Gemenne, chercheur en sciences politiques, “ 85% des événements climatiques extrêmes qui poussent les populations à l’exil sont désormais liés au réchauffement climatique. C’est une donnée nouvelle.” Il estime que “ trois grandes régions correspondant à trois types de phénomènes environnementaux sont particulièrement concernées par ces épisodes extrêmes “ : d’une part l’Afrique subsaharienne, victime de sécheresse et de dégradation des sols, d’autre part l’Asie du Sud et du Sud-Est, la région la plus peuplée de la planète et la plus exposée aux typhons et autres catastrophes naturelles. Le groupe international d’experts sur l’évolution du climat alertait dès 2007 que “ les rendements des cultures en Asie centrale et du Sud pourraient chuter de 30% d’ici le milieu du siècle.” Et enfin les petits Etats insulaires comme les îles Marshall, la Polynésie, les Maldives mais aussi 7000 îles des Philippines ou la Malaisie, menacés par la montée progressive des eaux, où leur existence même d’après les climatologues est en péril. François Gemenne poursuit en constatant que “ le cas de certaines îles menacées d’engloutissement par la montée des eaux nous oblige, collectivement, à repenser la notion même de frontières géographiques”, les populations deviendront donc apatrides.
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