Les premières auditions de la nouvelle commission législative sur le changement climatique ont commencé mardi sur une note d’espoir. Les responsables de différents ministères sont passés devant les députés des quatre partis politiques de l’Assemblée.
Naturellement, c’est le ministère de l’Environnement qui a ouvert le bal des auditions. Selon les responsables de ce ministère, « les objectifs de réduction des émissions sont réalisables à condition que tous les ministères du gouvernement fassent leur part sur les 118 engagements énoncés dans le plan d’action de 2016 sur les changements climatiques ». En effet, le plan climatique de décembre 2016 prévoyait que les ministères et les sociétés d’État assument la responsabilité de la réduction des émissions et de l’adaptation aux changements climatiques pour des secteurs économiques spécifiques liés au ministère ou à la société.
Toute la machine gouvernementale devrait donc mettre la main à la pâte et c’est souvent là que la mise en œuvre du plan d’action bloque : car même si tous les responsables du gouvernement sont conscients de leur rôle dans la mise en place du plan climatique tous les fonctionnaires ne le sont pas. Lorsque des fonctionnaires de chaque département sont apparus à la commission, une image différente est apparue. On a pu se rendre compte d’une fonction publique progressant lentement sur la mise en œuvre de bon nombre des 118 actions énoncées dans le plan d’action sur les changements climatiques. Et c’est pour cette raison que les critiques voient un « manque d’urgence » dans la lutte contre le changement climatique au niveau gouvernemental.
On peut prendre l’exemple sur le ministère des Ressources naturelles et du Développement énergétique. Tom Macfarlane, le sous-ministre de ce ministère, a reconnu que son personnel n’avait toujours pas élaboré de stratégie énergétique pour guider les décisions politiques sur la réduction des émissions de la production d’électricité.
Jeff Hoyt, directeur du secrétariat du département chargé des changements climatiques a déclaré à la commission que, « les changements climatiques affecteront le Nouveau-Brunswick : des conditions météorologiques plus extrêmes, y compris des pluies plus violentes et des inondations majeures, et des jours plus chauds en été, apportant de nouveau ravageurs et des espèces envahissantes comme les algues bleu vert ».
Selon Louise Comeau, chercheuse en climatologie au Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, « les trois jours d’audiences ont brossé un tableau de la lassitude de la politique climatique. Les fonctionnaires sous les projecteurs de cette semaine n’étaient pas à blâmer parce qu’ils prenaient la direction des gouvernements élus. Ils ne peuvent rien faire s’il n’y a pas d’orientation politique, et c’est l’échec de ce gouvernement, et du gouvernement précédent. »
Certains des ministères et organismes qui ont comparu devant le comité ont présenté des exposés plus solides : Services Nouveau-Brunswick, par exemple, a expliqué comment il cartographiait les risques d’inondation pour planifier les conditions météorologiques extrêmes futures. La société d’État a également déclaré que ses travaux d’efficacité énergétique avec les ministères avaient réduit les émissions de 30 000 tonnes et permis d’économiser 8,4 millions de dollars.
On peut également souligner l’effort d’Énergie NB qui a considérablement réduit ses émissions depuis 2005.
Sources : gnb.ca, Acadie Nouvelles, Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick