Les représentations sociales sont des systèmes d'interprétation régissant notre rapport au monde et aux autres, qui orientent et organisent les conduites et communications sociales. Il s'agit d'une activité mentale par laquelle une personne (ou un groupe) reconstitue le réel auquel elle est confrontée. La personne interprète son environnement à partir de valeurs et normes qui lui sont propres et à partir d'informations qui lui sont accessibles. C'est un ensemble organisé d'informations, d'opinions, d'attitudes et de croyances.
C'est sur la base de leurs représentations que les personnes se comportent et agissent par rapport aux risques de catastrophes naturelles. Une catastrophe naturelle est un événement d'origine naturelle, subi et brutal, qui provoque des bouleversements importants pouvant engendrer de grands dégâts matériels et humains. Celle-ci est devenue un des enjeux majeurs du XXIe siècle. Les scénarii prospectifs annoncés par les scientifiques sont alarmants: inondation, tsunami, recul du trait de côte, séisme, cyclone, éruption volcanique, tempêtes, érosion, etc. Les populations pauvres et vulnérables sont les plus affectées par les catastrophes naturelles. La croissance démographique et l'urbanisation rapide accroissent les risques. Selon un rapport de la Banque Mondiale, sur les trentes dernières années, les catastrophes naturelles ont fait plus de 2,5 millions de morts et causées près de 4000 milliards de dollars de pertes.
Le constat est que la perception des risques par les institutionnels et scientifiques est parfois différente de la représentation sociale. Le risque perçu peut-être différent du risque réel. Il existerait donc une pensée de sens commun relative aux risques collectifs. Et si les images du risque sont divergentes de la réalité, les efforts de protection sociale et environnementale vont probablement être mal dirigés. Par ailleurs l'absence de solution institutionnelles provoque une perte de confiance des populations qui assisteront impuissantes face aux effets dramatiques des catastrophes naturelles sur leurs biens matériels et sur eux-mêmes. Or si une personne se sent impuissant face aux risques de catastrophes, sa solution sera de le nier ou de se résigner. Le déni et la résignation sont des attitudes qui permettent de faire face au risque. Par contre si le risque est pris en compte, l'impossibilité pratique d'avoir prise sur celui-ci provoque un stress important, et une perte de dynamisme qui engendre le plus souvent un fatalisme. A l'inverse, la diminution du stress ne semble possible qu'au prix du déni du risque, rendu possible par un remaniement des représentations et des constructions sociales. La compréhension donc de ces représentations sociales est cruciale à la prise de décision efficace et durable concernant la gestion des risques de catastrophes naturelles.
Habibatou Diop