Alors que le Tchad et le Sénégal avaient ratifié la Convention de l’ONU sur la protection et l’utilisation des cours d’eaux transfrontaliers et des lacs internationaux en 2018, le Ghana est devenu le troisième Etat africain à adhérer à la Convention. Officialisant cette adhésion le 22 juin 2020, Accra fait ainsi progresser la coopération transfrontalière en matière de gestion des ressources en eau en devenant le 37ème pays à rejoindre l’outil institutionnel.
Les bassins fluviaux transfrontaliers du Ghana de la Volta, du Todzie-Aka et des fleuves Bia et Tano sont partagés entre cinq Etats (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali et Togo) et représentent une surface où vivent plus de 23 millions de personnes. Représentant entre 54 et 85% des emplois dans le bassin de la Volta, ces ressources hydriques partagées sont ainsi responsable d’interdépendances fortes entre les pays riverains et assurent d’importants besoins alimentaire et économique.
La coopération transfrontalière sur ces bassins est donc essentielle pour assurer une gestion durable de ces ressources et pour éviter le risque de conflits particulièrement dans le context de stress hydrique dans lequel est plongé la région. “Les effects croissants du changement climatique et la pression exercée sur les ressources en eau exigent une action urgente pour approfondir la coopération transfrontalière existante” a ainsi déclaré Cecilia Abena Dapaah, ministre ghanéenne de l’assainissement et des ressources en eau, citée dans le communiqué du CEE-ONU.
Le CEE-ONU qui assure le secrétariat de la Convention sur l’eau félicite alors l’élan de coopération politique croissant en matière de gestion des ressources en eau en Afrique qui vient soutenir le développement durable continental. Souhaitant élargir la communauté d’Etats à la Convention, la CEE-ONU appelle tous les Etats membres partageant des ressources en eau à adhérer à ces instruments pour prévenir les conflits et pour s’adapter au changement climatique.
Après le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Cameroun et la République centrafricaine sont également à un stade avancé du processus d’adhésion à la Convention, tandis que de nombreux autres pays du continent prennent des mesures en vue de leur ratification.
Depuis son entrée en vigueur en 1996, la Convention sur l’eau définit un cadre important pour améliorer la gestion des ressources en eau transfrontalières et limiter le risque de conflits liés à leurs utilisation. Originairement limitée à l’espace européen, cette convention est par la suite devenue un cadre juridique multilatéral ouvert à tous les Etats membres de l’ONU.
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