Au Brésil, cela faisait 13 années qu’on n’avait pas vu autant de feu de forêt pour un mois de juin. Par rapport à l’année dernière, les incendies sont en augmentation de 20% et pourtant 2019 avait déjà été redoutable. Pires, les incendies de juillet ont surenchéri, ils sont en augmentation de 28% par rapport à 2019. En juillet, ce sont 6803 incendies qui ont ravagé l’un des plus grands poumons de notre planète. Sur la seule journée du 30 juillet, les satellites avaient identifié un millier de feux différents ayant lieu au même moment.
A qui la faute ? Selon Plinio Sist, écologue du centre de recherche agronomique et de développement du Cirad, l’arrêt des incendies est aujourd’hui une question plus politique que technique. La majorité de ces incendies sont volontaires et sont liés au phénomène de déforestation. Les agriculteurs brésiliens ont tendance à recourir à la technique du brûlis afin de cultiver ou de paître leur bétail. Cette technique d’agriculture itinérante, consiste à défricher un terrain en le brûlant, ce qui permet de momentanément augmenter la fertilité de la terre, avant de l’abandonner pour laisser la végétation s’y redévelopper.
Les brûlis sont en augmentation constante depuis des années. Le Brésil est le deuxième plus grand exportateur de soja au monde, derrière les Etats-Unis et devant l’Argentine. Ce soja est notamment utilisé pour nourrir les élevages d’animaux principalement en Europe mais également un peu partout dans le monde. La demande ayant augmenté, les agriculteurs pratiquant le brûlis se sont ajustés. Depuis 50 ans, un quart de la forêt amazonienne a disparu ainsi.
Sous pression, le gouvernement du Président Jair Bolsonaro, s’est engagé en juillet dernier, à « tenter » de réduire la déforestation et les incendies en Amazonie à un « minimum acceptable ». Reste à comprendre ce qu’est un minimum acceptable pour un président ouvertement climatosceptique qui avait nié la réalité des incendies intervenus en 2019. De plus, le Brésil est débordé voire dépassé par le coronavirus. Près de 60 000 personnes ont été emportées par la maladie et les autorités publiques ont vu leurs capacités diminuer.