La localité de Massenya , situé à 150 km à l’Est de N’Djamena, est peuplée de 14 000 habitants, dont 85% d’agriculteurs. Ces derniers souhaiteraient se tourner vers le maraichage plus fréquemment, mais l’absence de cours d’eau permanent et les impacts du changement climatique, dont la rareté de la pluie, ne permettent pas de développer cette activité correctement.
Le cercle de réflexion et d'action Tchad Résilience et le groupe de recherche à la production agricole et d’appui Grapa ont donc décidé de porter un projet de barrage d’une production estimée à 20 000 m3, permettant d’irriguer une quinzaine d’hectares (qui seront portés progressivement à 120 hectares d'espaces agricoles).
Ce projet a été financé avec l’appui de l'Institut de la Francophonie pour le développement durable.
Le barrage a été réalisé à base de matériaux locaux, notamment en moellons de latérite et de remblais de terre. La technique utilisée est celle de la méthode HIMO (Haute Intensité de Main d’œuvre) avec la participation effective des bénéficiaires directs , 15 groupements féminins composés de 80 femmes.
Des ressources humaines qualifiées telles qu'un hydraulicien bénévole et un topographe ont apporté leur pierre à l’édifice.
« Les avantages du projet seront à terme la diversification agricole, à travers les cultures maraîchères et de contre-saison, l’amélioration des revenus des bénéficiaires et la réduction de l’érosion hydrique », affirme Ramada Abderahim Ndiaye, présidente de Tchad résilience.
Dans cette région, en période hivernale qui dure de juin à septembre, les principales productions portent sur le mil, le sorgho, le gombo, le niébé ou encore le maïs... En saison sèche et en exploitant quelques puits tarissables, les groupements féminins produisent aussi des légumes (tomate, pastèque, gombo, oseille, salade, piment, poivron).
Par ailleurs, le barrage permettra de fixer des éleveurs autour du point d’eau où des pâturages naturels pourront se constituer.
Toutefois, selon l’IFDD, l’appropriation de l’ouvrage par les populations ne fut pas simple, notamment par manque de clôture, les troupeaux en divagation dans le village risquant en permanence de détruire les cultures.
Le coût global du barrage est de 15935 euros, subventionné à hauteur de 10000 euros par l’IFDD, le différentiel ayant été apporté par les populations.
Ce projet répond à l’objectif 2 des 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 : « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ».
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