Le 25 juillet, le MV Wakashio, un navire cargo japonais transportant près de 4000 tonnes de pétrole, s’est échoué sur un récif de l’Île Maurice, et s’est brisé en deux le 16 août, après avoir déversé des centaines de tonnes de fioul. La marée noire se situe à proximité du parc marin de Blue Bay, connu pour ses coraux spectaculaires.
Face à ce désastre, des bénévoles de l’Île Maurice se mobilisent pour confectionner des barrages flottants. Pour l’instant, la plupart de ces boudins flottants sont composés de chanvre, tissus et de paille, mais ils pourraient bientôt être faits à partir de cheveux. Des associations de différents pays demandent aux habitants de faire don de leurs cheveux, des hôtels, associations, coiffeurs français et réunionnais les récoltent tandis que des ONG comme Octopus, Ecosud ou Matter of Trust se chargent du transport et de la logistique.
Les boudins flottants sont ensuite confectionnés par les bénévoles qui organisent des ateliers improvisés pour rassembler les cheveux puis les tasser dans de longs sacs en tissus qui laissent entrer l’eau et les hydrocarbures. Ces boudins sont ensuite attachés les uns aux autres pour constituer de grands barrages flottants. Cette technique utilisant des cheveux pour créer des barrages anti-pollution a été testée pour la première fois à grande échelle en 2010 lors de la catastrophe de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon. Face à la fuite équivalent à plusieurs millions de barils de pétrole dans le Golfe du Mexique, ces barrages s’étaient révélés très efficaces.
Nos cheveux ont en effet des propriétés exceptionnelles, puisqu'ils disposent d’un grand pouvoir d’absorption des hydrocarbures. Leur couche externe composée de cellules en forme d’écaille se superposant les unes sur les autres permet de piéger le pétrole, tout en laissant passer l’eau. Ainsi, 1 kilo de cheveux absorberait entre 6 et 8 litres d’hydrocarbures !