Lors d’une interview avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture, Hindou Oumarou Ibrahim, une femme de la communauté pastorale Mbororo, près du lac Tchad, raconte comment sa communauté a été affectée par la pandémie et quelles initiatives ont été mises en place ces derniers mois pour assurer le bien-être de tous.
Hindou Oumarou Ibrahim est présidente de l'Association des femmes et des peuples autochtones du Tchad (AFPAT). Elle est actuellement membre de l'Instance permanente des Nations unies pour les questions autochtones et avocate des objectifs de développement durable des Nations unies, et a déjà collaboré avec l’UNESCO par le passé. Elle est également membre du comité technique et scientifique du projet BIOPALT-UNESCO. Elle explique que sa communauté dépend des saisons: par exemple, elle migre vers d’autres régions lors de la saison sèche. Ainsi, la fermeture des frontières, engendrée par la pandémie, peut empêcher le déplacement du bétail et bloquer les migrations, et provoquer des tensions entre divers membres, qui n’ont pas assez de ressources pour subvenir à leurs besoins et dépendent de la survie de ce bétail. De plus, comme cette communauté n’a pas d’accès à l’eau courante, il est impensable de lui demander de se laver les mains toutes les quatres heures, alors même qu’il n’y a pas assez d’eau pour boire. De plus, la communauté manque d’accès aux informations, et n’est pas sûre des mesures à prendre afin de limiter la propagation de la pandémie.
Malgré ces conditions rendues difficiles suite à la propagation du virus dans le monde, Hindou Oumarou Ibrahim explique que la culture et le patrimoine jouent un rôle clé dans la résilience de la communauté, qui se tourne vers la médecine traditionnelle, par exemple l’utilisation de plantes. Elle cite également la solidarité dont fait preuve la communauté, avec notamment le partage de nourriture avec les personnes plus âgées: personne n’est mis de côté.
Hindou tient à rappeler que durant cette pandémie, le leadership des femmes est essentiel, car elles se battent beaucoup et aiment apporter des idées innovantes. De plus, elle souligne que cette pandémie nous montre notre dépendance à l’environnement qui nous entoure. Elle dit qu’il ne faut pas perdre espoir et continuer à vivre en harmonie avec les autres tout en preservant l’environnement.
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