L'Amérique latine et les Caraïbes ont le potentiel pour développer une « économie verte » basée sur des sources d'énergie plus propres, tout en réduisant les inégalités sociales. En effet, un latino-américain sur trois vit dans la pauvreté et près de 90 millions de personnes survivent avec moins d'un dollar par jour. Ainsi, la population a donc besoin d'une croissance à long terme plus équitable et écologiquement durable. L’objectif n’est donc pas d’effectuer un changement radical du jour au lendemain mais d’aller dans cette direction et d’établir progressivement un consensus régional sur les investissements, le politiques publiques, les subventions et les réglementations pour favoriser l’émergence d’une économie verte et établir des partenariats avec des pays qui se sont déjà orientés dans cette voie.
L'Amérique latine a un énorme potentiel pour développer une énergie plus verte, à commencer par son vaste potentiel d'énergie hydroélectrique, au Brésil en premier lieu, puis au Venezuela, au Mexique, en Colombie, au Paraguay et en Argentine. À lui seul, le Venezuela, qui a la capacité hydroélectrique et thermoélectrique de produire 20.000 mégawattheures d'électricité, pourrait augmenter la capacité de 100.000 MWh supplémentaires à partir de sources hydroélectriques, éoliennes et biomasse. D'autres sources d'énergie prometteuses sont l'énergie éolienne et solaire, bien qu'elles nécessitent des investissements importants qui ne se sont pas encore matérialisées.
L'économie verte est une nouvelle vision du monde capitaliste dont le but ultime est d'utiliser la biomasse terrestre pour perpétuer les systèmes de production qui ont pillé et exploité à la fois des ressources naturelles et des êtres humains au cours des 50 dernières années. La production primaire sur la planète représente plus de 250 milliards de tonnes de biomasse. Seuls 62 milliards de tonnes sont actuellement utilisées pour satisfaire les besoins humains et les exigences industrielles. Le nouveau modèle «vert» prévoit d’utiliser le reste pour créer des revenus ou des profits capitalistes lucratifs, ce qui constitue l’une des principales limites de ce système d’ « économie verte ». Malgré ces avertissements, l'Amérique latine et les Caraïbes devraient se lancer dans une économie verte car il semble qu’il n’y ait pas pour l’instant d’alternative pour leur permettre une croissance durable. Il existe en effet un large consensus sur le fait que l’économie basée sur le charbon, l’énergie la plus utilisée jusqu’à maintenant non seulement en Amérique Latine mais aussi partout ailleurs, a atteint ses limites et nécessites des modes alternatifs de production énergétique.
Dans cette optique, l'implication directe de l'État est nécessaire à travers des politiques publiques destinées à galvaniser et animer la transition écologique de l’Amérique Latine. Néanmoins, la transition vers une économie verte ne suffit pas, il est nécessaire de le rendre global, en prenant des mesures complémentaires de ce changement pour assurer des adaptations des emplois et une formation afin que la main-d’œuvre puisse travailler dans une économie verte. La région devrait également mettre en place des mécanismes de suivi de ces politiques et projets, coordonner les actions, développer des programmes de coopération Sud-Sud sur l'économie verte et identifier des sources de financement pour ses nouveaux projets.
Source Illustration: Random Institute, Unsplash, 16 Septembre 2019
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