L'érosion du pergélisol, des sols gelés des régions arctiques, provoque des affaissements de terrain majeurs, aux impacts catastrophiques pour ces territoires sensibles au changement climatique.
Les mécanismes derrière ces événements étant mal connus, des chercheurs du laboratoire Géosciences Paris-Saclay (CNRS/Université Paris-Saclay), en collaboration avec le Melnikov Permafrost Institute de Yakoutsk (Russie), ont simulé en chambre froide1 la formation de glissements de terrain dus à la dégradation accélérée du pergélisol. Ils ont ainsi montré que la concentration en glace du pergélisol est un facteur important dans la genèse de ces effondrements.
Les scientifiques ont observé que les sols gelés très hétérogènes, avec des coins de glace verticaux2, subissent une forte déformation pendant la phase de dégel. Durant cette période, la circulation de l'air chaud est facilitée, accentuant les effondrements de terrain.
Cette érosion pendant la phase de réchauffement, parallèlement à un apport d'eau excédentaire, accélère la fonte et engendre un affaissement à la base de la couche de glace. La dégradation accélérée de ces sols riches en glace modifie la chimie des eaux de surface et provoque à son tour la libération de gaz à effet de serre avec des phénomènes de rétroactions particulièrement puissants.
L’étude et le suivi de ces effondrements sont donc particulièrement utiles à la compréhension et à la prédiction de l’évolution future du climat. Ces travaux sont publiés le 7 décembre 2020 dans Geophysical Research Letters.
Source de l'information : Alerte presse du CNRS du 7 décembre 2020
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