En marge de la COP 27 qui s’est tenue du 6 au 18 novembre dernier à Charm-El-Cheikh (Egypte), un évènement parallèle a été organisé sur le thème : « Coup de projecteur sur les solutions climatiques naturelles », le 16 novembre, au Tonino Lamborghini International Convention Center. Au cours des réflexions portant sur la valorisation des approches paysagères comme techniques éprouvées de restauration des terres et de réalisation des objectifs climatiques, l’Ong internationale Rainforest Alliance a partagé son expérience de gestion communautaire des paysages au Cameroun. D’après le directeur Afrique centrale de Rainforest Alliance, Nadège Nzoyem, l’approche consiste à mettre en place une structure de gouvernance multi-acteurs de façon « inclusive et participative », pour la gestion durable du paysage.
Le projet implémenté dans les paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou dans les hautes terres de l’Ouest-Cameroun, a permis de mettre en place des comités de gestion du paysage (CGP). Ces cadres de concertation sont constitués de profils divers : représentants des groupes socio-professionnels (agriculteurs, éleveurs…), des chefferies traditionnelles, des associations féminines, des populations Mbororos, du secteur privé, des organisations de la société civile et des jeunes. L’approche genre est surtout prise en compte avec comme objectif atteindre au moins 30% de femmes au sein des différentes organes de prise de décision, rassure Mme Nzoyem.
Un projet financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial pour la gestion durable des paysages
L’ambition de ce cadre de dialogue dont l’expérience a été partagée en Egypte en marge de la COP 27 est de rassembler toutes les parties prenantes vers une stratégie commune, afin de gérer les conflits à l’échelle du paysage, de créer des paysages résilients et de stimuler de nouveaux flux de financements climatiques pour la restauration des terres et/ou écosystèmes dégradés. A ce titre, le projet « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion durable des forêts à travers la gestion communautaire des paysages » (COBALAM) est financé par Global Environment Facility (GEF) ou Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), à travers le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE). Il est mis en œuvre par Rainforest Alliance sur la période 2020-2025.
La structure mise en place avec le concours des principaux acteurs de terrain joue un rôle déterminant dans la planification des usages des terres et des ressources et dans le suivi de la mise en œuvre des plans de gestion développés de commun accord avec les parties prenantes. La gouvernance se fait à deux niveaux : au niveau communal avec la mise en place d’une commission communale de gestion du paysage (CCGP) dans chaque commune [six communes dans les Monts Bamboutos et trois communes au niveau des Monts Bana-Bangangté-Bangou, ndlr] et au niveau intercommunal avec un comité de gestion du paysage (CGP).