Les zones humides constituent des unités écologiques d’intérêt stratégique à cause de leurs rôles écologiques, économiques et sociaux. Elles offrent de nombreux biens et services directement exploitables par la population riveraine (bois, produits halieutiques, etc.) et des ressources multifonctionnels (esthétique du paysage, protection de la biodiversité et de l'habitat, amortissement de crues...). Au Bénin, la valorisation des ressources en eau demeure une préoccupation majeure en raison de la multiplication anarchique et incontrôlée des espèces invasives dont la jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) est la plus importante. La croissance de la jacinthe d'eau atteint souvent des proportions d'infestation alarmante dans les cours et plans d’eau du Bénin. Cet état des ressources en eau est favorisé par l’utilisation des techniques de pêches, telles que les barrages à nasses et les acadja, faites à base des matériaux végétaux et installés souvent dans les couloirs de migration des poissons qui piègent les sédiments vaseux et exacerbent l’envasement des cours d’eau (lac Ahémé, lac Nokoué, lagune de Ouidah, lagune de Porto-Novo, etc.).Par ailleurs, la pollution par les ordures ménagères, les dérivés d’engrais chimiques et de pesticides, les effluents industriels et les matières fécales entraîne la prolifération et l’envahissement des plans d’eau par la jacinthe d’eau. L’emploi des herbicides n’étant pas conseillé pour la conservation de la biodiversité.
L’ONG JEVEV a développé le ramassage de la jacinthe d’eau par les riverains en mettant en place une filière économique de valorisation durable des jacinthes à travers le compostage en aérobiose. Les communautés agricoles locales sont très intéressées ; elles transforment ainsi un problème en opportunité. De plus, la transformation des jacinthes en aérobiose évite l’émission de gaz à effet de serre et une valorisation financière de ces réductions d’émissions est envisageable sur le marché volontaire. L’activité de transformation de la jacinthe d’eau en compost vert est une innovation à double finalité : elle participe à la préservation de l’environnement tout en réduisant l’effet de dégradation de la couche d’ozone provoquée par les intrants chimiques agricoles (engrais chimiques et pesticides chimiques) et permet d’améliorer la productivité des surfaces agricoles utilisées pour le maraîchage. Un produit pluriactif fertilisant et insecticide. Le compost proposé est un astucieux mélange de déchets verts, de plantes sauvages jugées nuisibles et d’insecticides naturels donc pluriactif. Des pépinières ont été mises en place à base de ce joyau pour produire des plants de tecks, d’acacia, de neem et mangroves Ce projet s’inspire de techniques agricoles ancestrales désormais délaissées au profit des engrais et pesticides chimiques.
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