Le chemin de fer joue depuis toujours un rôle clé dans le développement économique de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne1, en conservant un rôle dominant dans le transport des marchandises et des voyageurs à faible coût. L'essor fulgurant que connaît l'industrie automobile depuis ces 50 dernières années a favorisé le développement rapide du transport routier dans la région, comme du reste partout ailleurs. Les pays africains ont surtout investi dans leur infrastructure routière, en négligeant le rail. La libéralisation du transport routier et la lente adaptation du chemin de fer aux nouvelles conditions du marché ont entrainé une chute du trafic ferroviaire.
En 1990, la plupart des chemins de fer subsahariens étaient en quasi-faillite, survivant grâce à des injections constantes de capitaux et de lourds investissements dans les infrastructures et le matériel roulant. Pour faire face à la crise, de nombreux pays ont choisi la concession comme solution et, entre le milieu des années 1990 et 2010, la plupart des réseaux ferroviaires avaient été mis en concession. Aujourd'hui, les opérateurs privés s'occupent de plus de 70% de l'activité ferroviaires de la région - hormis l'Afrique du Sud.
Le Groupe de la Banque mondiale (IDA et IFC) a financé la plupart des mises en concession dans le cadre de dons ou de prêts, et a investi plus d'un milliard de dollars dans les efforts des gouvernements et des opérateurs privés depuis 1996. Les concessions auraient pu résoudre bien des problèmes des chemins de fer subsahariens, en contribuant à l'amélioration des résultats financiers de compagnies auparavant déficitaires, et à une certaine stabilisation des volumes de fret dans les pays qui perdaient des parts de marché à un rythme effréné. Dans de nombreux cas, ces résultats ont été atteints en réduisant le niveau de dépendance à l'égard des fonds publics. Compte tenu de la situation particulière du marché du transport dans la région, et de la détérioration rapide des réseaux qui n'avaient pas été mises en concession ces dix dernières années, il est difficile d'imaginer un meilleur choix pour le développement du secteur qu'un partenariat public-privé.
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