L’échouage des sargasses dans les Antilles est en recrudescence depuis le début 2011. Les sargasses se sont des algues toxiques de couleur jaunes ou brunes, qui s’échouent périodiquement en quantités massives sur les littoraux des Antilles. En 2017, l’invasion a représenté un problème très sérieux pour les pouvoirs publics des Antilles françaises. Le phénomène de dégradation et de décomposition de ces algues sur les plages engendre des problèmes d’ordre sanitaire et de nombreuses nuisances olfactives, notamment dû à la production d’ammoniac et de sulfure d’hydrogène. Afin de résoudre ce problème, les pouvoirs publics et le gouvernement français avaient annoncé en juin 2017 des mesures et des moyens à hauteur de 13 millions d’euros pour mettre un terme la crise des sargasses. Si la priorité est de collecter, comme l’annonçait le chef de l’Etat français Emmanuel Macron en réaffirmant le financement de l'Etat, au cours de son déplacement en Guadeloupe le 29 Septembre 2018, il est aussi primordial de soutenir la recherche pour augmenter les connaissances scientifiques et valoriser ces algues.
C’est ainsi que le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), en collaboration avec l’Université des Antilles, a présenté le 3 octobre 2018, lors de la 15ème Conférence de coopération régionale Antilles-Guyane, le lancement d’un projet de recherche interdisciplinaire d’une durée de 18 mois. Ce projet, intitulé « ECO3SAR », en partenariat avec le laboratoire de recherche départemental de la Drôme, est financé en grande partie par l’Agence de l’environnement et la maitrise de l’énergie (ADEME) et vise à rechercher des moyens de valorisation de cette ressource, particulièrement en matière de compost. Une entreprise basée en Martinique spécialisée dans la production de compost participe au projet, afin d’assurer des transferts de savoirs vers de potentiels applications. Il est toutefois primordial pour des scientifiques d’effectuer préalablement des analyses chimiques de ces algues afin de détecter les polluants et des traces de contamination par les métaux lourds, comme l’arsenic et la chlordécone. En cas de contamination, les algues ne seront probablement pas valorisables. Dans cette intention, après une première campagne de ramassage et d’analyse en juillet 2018, les scientifiques ont annoncé qu’une deuxième campagne d’échantillonnage sera menée sur 45 sites différents en Guadeloupe et en Martinique, au cours du mois d’Octobre 2018. L’intérêt scientifique se porte aussi sur le processus de dégradation de ces algues, et notamment sur les micro-organismes qui y participent et leur évolution au cours du processus de dégradation. Enfin il est question d' explorer les questions de filières et de l'acceptation sociale de projets de valorisation de cette ressource marine par les populations locales.
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Communiqué du CNRS (846 hits)