« Faire de chacun de nous des acteurs d’une urbanisation contrôlée et durable dans notre pays ». Ainsi s’exprimait Flavien Guetsa, le président de la branche Cameroun de la Fondation Albert Einstein le 11 février 2020 à Yaoundé à l’occasion de la table ronde organisée en marge de la célébration au Cameroun de la 54e édition de la fête de la jeunesse et du tour cycliste organisé par la Fédération des pratiquants du vélo (FENAP VELO) le même jour. « Nous ne pratiquons pas le vélo pour le plaisir. Au Centre Albert Einstein, la pratique du vélo est d’abord un outil de communication qui nous permet d’avoir de l’auditoire, pas seulement nos adhérents, mais également le nombreux public qui assiste à nos tours cyclistes et à nos activités. Nous leurs parlons de la vie tout-cour », a-t-il expliqué. Pour l’urbaniste Kwonang Roselyne qui a exposé sur le sujet, « La question de l’urbanisation au Cameroun reste périphérique pour de nombreuses personnes d’où la nécessité d’organiser de telles tables-rondes afin de sensibiliser toutes les couches de la population sur les lois et textes qui régissent l’urbanisme au Cameroun ».
Les participants à cette table-ronde (organisateurs, cyclistes et nombreux public), ont ainsi reçu des éclairages (photos et cartographies à l’appui) sur la loi de 1984 régissant l’urbanisme au Cameroun, et sur ses différents textes d’applications (sur l’utilisation du sol, sur les méthodes de construction, sur l’hygiène et la salubrité entres autres). Il a été aussi question de sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité pour chacun de s’impliquer dans le processus de développement de nos villes afin de mieux le maitriser. Les pouvoirs publics ont également été interpellés sur l’urgence qu’il y à créer plus d’espaces de vie dans nos villes mais aussi d’améliorer la mobilité urbaine par construction de plus de routes avec des pistes piétonnes et cyclistes pour le bonheur des pratiquants du vélo.
Flavien Guets a rappelé que cette problématique d’un développement urbain harmonieux pour des villes durables est d’autant plus d’actualité qu’il remet au goût du jour la place et l’implication de l’urbaniste dans la définitions des politiques d’urbanisme et leurs matérialisations dans les villes camerounaises. « Le Cameroun qui compte 320 communes ne dispose que d’une centaine d’urbanistes inscrits à l’Ordre National des Urbanistes, dont une trentaine réellement en activité. Comment pouvons-nous solutionner les problèmes de planification de vos villes avec ça ? Alors que de nombreux camerounais sortent chaque année des écoles d’urbanisme. Mais l’accès à la profession leur est barré par une poignée de personnes », pestifère-il. Il appelle à une prise de conscience collective des urbanistes et des membres de l’Ordre afin de mettre fin à cette situation.
19/11/24 à 15h53 GMT