Quelle est la situation des agriculteurs dans la communauté territoriale de Moulay Idriss au Maroc ?
Les petits agriculteurs font face à des difficultés qui mettent en péril leur activité professionnelle. Parmi ces difficultés figure le changement climatique, qui est à l’origine de pertes de revenus considérables. Ils se sentent délaissées par le gouvernement qui ne met pas en place de mesures solides.
« Les petits agriculteurs comme nous n’ont pas accès aux ressources et aux subventions de l’État, à l’instar des grands agriculteurs. Nous sommes des oubliés » déclare un agriculteur de Moulay Idriss dans un documentaire réalisé par l’association marocaine IFKER d’éducation à l’environnement et au Développement Durable.
Le quotidien de cet agriculteur s’est vu affecté par de nombreux événements, notamment l’érosion hydrique et les pénuries d’eau, qui lui ont fait perdre 200 arbres. « Je vois que l’agriculture se développe dans d’autres régions mais nous ici on est dans une situation de dégradation continue » déclare-t-il.
L’association IFKER a lancé un programme qui permettrait d’atténuer la dégradation des ressources naturelles et son impact sur les agriculteurs de la région. Ce programme a pour but de renforcer les capacités des organisations de la société civile avec un accompagnement dans la gestion financière, la gestion des associations et les stratégies de développement. Elle veille également à la conservation du patrimoine historique et naturel au niveau local et territorial. L’association travaille également sur la valorisation des produits locaux issus de l’agriculture afin d’aider les agriculteurs à faire face aux problèmes financiers qu’ils rencontrent.
En vendant une caisse de produits frais à 10 dirhams (l’équivalent d’un euro), cet agriculteur n’arrive pas à joindre les deux bouts, sachant que l’entretien de l’animal qui transporte ces produits lui revient encore plus cher - entre 20 et 30 dirhams. En vendant 5 caisses à 50 dirhams (5 euros), il est donc perdant. « Que couvrent ces 20 dirhams que je gagne ? L’entretien de l’animal, les frais des travaux du sol, de la récolte, du fumier… » dit-il.
Il est urgent de mettre en place des solutions concrètes pour ces petits agriculteurs. De plus à Moulay Idriss, l’agriculture vivrière représente une activité importante pour l’économie.
« Nous sommes en pleine réflexion sur la création d’un village paysan » explique Zoubair Chatou, le président de l’association IFKER.
« Il faudrait travailler avec les agriculteurs et avec des institutions telles que le Ministère de l’Agriculture sur la gestion de l’eau, qui est fondamentale » ajoute-t-il.
Le président d’IFKER a également suggéré l’installation d’un système de goutte à goutte, qui permettrait d’éviter aux agriculteurs de continuer à puiser dans les ressources souterraines – déjà surexploitées - avec des motopompes.
[MOGED]