Malgré la récente découverte de réserves de pétrole et de gaz au large du Liban, le pays ne possède pas de ressources naturelles en énergies fossiles exploitables et doit ainsi importer 99% de ses besoins en énergie. Au niveau de la production, la plupart de l’électricité disponible résulte de la transformation du pétrole et du gazole par les différentes centrales gérées par Électricité du Liban (EDL).
Dans un contexte économique tendu, le Liban souffre d’un manque d’infrastructures dans le secteur électrique. La mauvaise qualité du réseau et l'insuffisance de la production par rapport aux besoins sont responsables des nombreuses coupures d’électricité, courantes dans le pays. Le gouvernement souhaite réduire l’utilisation du pétrole et du gaz dans le total de sa production électrique en favorisant les énergies renouvelables et améliorer l’état de la production électrique par rapport à la demande. Dans cette perspective, la Banque centrale du Liban (BDL) a lancé en 2010 l’Action nationale pour l’efficacité énergétique et l’énergie renouvelable (NEERA) pour encourager l’usage des énergies renouvelables dans le secteur privé et auprès des particuliers.
Également assurée par le Ministère de l’Énergie et de l’Eau et le Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC) et avec un financement de l’Union européenne, la NEERA est un mécanisme de financement vert qui subventionne des projets énergétiques dans le solaire, l’éolien, la biomasse et l’hydraulique pour développer les énergies renouvelables dans le pays et contribuer aux mesures d’efficacité énergétique. A travers ce mécanisme, le financement du développement durable est développé à travers des prêts à taux de 0,6% sur une durée de 14 ans par les banques commerciales nationales au secteur privé et aux particuliers.
Depuis sa création, plus de 780 projets ont été financés pour un montant total de près de 465 millions de US dollars. L’un des projets financs par la NEERA a par exemple porté sur l’installation de 120 capteurs solaires sur l’hôpital Geitaoui à Beyrouth qui a été endommagé durant l’explosion du port de Beyrouth le 4 aout 2020. La solution mise en place a cependant permis de réduire 163 000 kwh annuel de consommation d’énergie et 75 tCO2 rejetés.
La plateforme nationale de financement permet ainsi de participer au dynamisme de l’économie libanaise en développant les projets d’énergies renouvelables et en assurant une croissance plus verte. La NEERA permet également de réduire la pression énergétique sur la compagnie publique grâce à la production d’électricité directement par les particuliers et le secteur privé à travers l’usage de panneaux photovoltaïques notamment et ainsi d’améliorer l’efficacité du réseau énergétique.
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