Les premiers Etats-généraux de l'environnement au Cameroun se sont ouverts le 24 octobre 2011 à Yaoundé, sous la présidence de M. Pierre Hélé, ministre camerounais de l'Environnement. Cinq thèmes sont à l'ordre du jour notamment : les changements climatiques, la pollution, la gouvernance environnementale, la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles, la lutte contre la désertification et la restauration des terres dégradées.
Lors de l'ouverture officielle des travaux, M. Pierre Hélé, dans son allocution, a souligné que l'objectif du forum est de "dresser un état des lieux du secteur de l'environnement, afin de fixer à la fois l'Etat et les autres acteurs impliqués sur les réformes à introduire, pour une plus grande efficacité de la politique environnementale du Cameroun".
Présentant l'impact des changements climatiques au Cameroun, le ministre a noté que ceux-ci ont aujourd'hui des conséquences néfastes sur la production agricole. En effet, dans la région de l'Extrême-Nord par exemple, "il suffit qu'il y ait une sécheresse pour qu'on perde des milliers de tonnes de céréales, ce qui est à l'origine de la disette dans plusieurs familles". Quant à la biodiversité, M. Paul Wassouni, Directeur du suivi et de la conservation au ministère de l'environnement, révèle qu'il y a une perte importante des espèces animales et végétales chaque année. Or selon une étude sur les ressources biologiques, effectuée en 2009 par l'Association Internationale pour la protection de l'Environnement du Cameroun (Enviro-Protect), le pays abrite l'une des plus grandes réserves d'Afrique en biodiversité. Ainsi, son écosystème abrite une flore et une faune aussi riche que diversifiées, avec 8000 espèces de plantes, 874 espèces d'oiseaux, 250 espèces de mammifères et 542 espèces de poissons. Les reptiles, les batraciens et autres microorganismes n'ont pas encore été quantifiés à leur juste valeur.
Face au tableau de maux qui ont une influence néfaste sur l'environnement au Cameroun et même ailleurs, le ministre de l'Environnement et de la Protection de la nature a déclaré que "si le monde ne consacre pas au moins 1% de ses revenus à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'économie planétaire pourrait perdre entre 5 et 20 % de son produit intérieur brut (PIB)". En ce qui concerne le Cameroun, les solutions envisagées pour protéger l'environnement sont entre autres : "la gestion durable des ressources, la promotion d'une économie verte, le transfert réel des technologies et de la coopération internationale".
Il est également attendu au cours de ces états-généraux, un accord entre l'Etat, les collectivités territoriales décentralisées, le secteur privé et la société civile sur la protection de l'environnement et un engagement de tous dans sa mise en œuvre.