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Un plaidoyer pour la défense des droits fonciers des populations autochtones en Afrique centrale



  • Comment réguler la cession des terres à grande échelle aux compagnies multinationales en Afrique tout en préservant les intérêts des populations autochtones ? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre les experts venus du Gabon, du Congo, de la République Centrafricaine, du Tchad et du Cameroun réunis à Yaoundé du 20 au 22 août 2012, dans le cadre d'un atelier sur la question. A l'issue de cet atelier, plusieurs recommandations ont été prises et regroupées dans un document cadre devant servir de plaidoyer pour l'adoption dans les pays d'Afrique centrale des règles législatives ou administratives conformes aux droits de l'homme, des populations locales, et économiques tant pour les nationaux que pour les grandes firmes, les personnes physiques ou morales nationales ou étrangères.

    Parmi les huit recommandations contenues dans le document cadre, il y a l'incitation des États à procéder à des réformes foncières, ou à en adopter où il n'en existe pas. Il est question particulièrement d'accorder une place de choix aux droits fonciers des populations autochtones, à un accès égal de l'homme et de la femme à la propriété foncière. Les États sont ainsi appelés à stopper les cessions des terres à grande échelle à des acteurs étrangers, le temps de négocier un encadrement des investissements dans l'agriculture paysanne et un partage équitable des bénéfices entre pays hôtes et multinationales.

    Le phénomène de l'accaparement des terres en Afrique par les multinationales et autres sociétés nationales sans la prise en compte des droits fonciers des communautés villageoises prend de plus en plus de l'ampleur. D'après les statistiques produites par le Centre pour l'environnement et le développement (Ced), au Cameroun, 500 hectares de terres arables ont déjà été attribuées aux multinationales, et près de 2 millions de demandes connues sont enregistrées. Bien plus, rapporte les responsables de l'Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic), les droits coutumiers des populations sur les portions du domaine national ou rural que ces sociétés et entreprises occupent ou exploitent ne sont pas considérés par l’État comme des droits de propriété.
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