En visite au Tchad du 14 au 17 septembre, l'Administrateur du Programme
des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, s'est
rendue dans la région sahélienne de Dar Sila, située dans l'est du pays,
afin d'observer la mise en place d'un programme de résilience.
Le PNUD et ses partenaires, la société civile et le gouvernement
tchadien s'y sont associés pour piloter une approche intégrée visant à
diminuer la vulnérabilité des communautés, sous ses multiples aspects,
dans le village de Goz Beida.
La zone se distingue par sa fragilité: catastrophes naturelles,
dérèglements climatiques, détérioration de la terre et perte de
productivité sont autant de problèmes auxquels les habitants de cette
région sont confrontés. La région est devenue une zone d'accueil pour
bon nombre de populations déplacées qui exercent une pression
additionnelle sur l'environnement et les services.
Profitant d'une période de relative paix et de stabilité, la nouvelle
approche vise à guérir les plaies tout en rapprochant les populations au
sein d'un même programme de développement.
" Le dividende de cette plus grande stabilité doit pouvoir répondre aux
aspirations des populations pour éduquer leurs enfants, obtenir des
soins de santé adéquats et renforcer ses moyens de subsistance, " a dit
Helen Clark lors d'une interview avec Radio Sila, une station locale
qui produit des émissions de sensibilisation sur la paix
intercommunautaire.
Le programme soutient directement les communautés mais travaille
également avec les autorités locales pour aider les populations à
construire un meilleur avenir.
Dans son volet prévention des conflits, le programme a déjà mobilisé des
radios locales, des caravanes de la paix et les autorités religieuses
et traditionnelles de la région. Celles-ci ont sensibilisé 65 000
personnes sur les thèmes des droits de l'homme, de la violence contre
les femmes et des conflits communautaires.
Environ 150 médiateurs, dont bon nombre de femmes, ont aidé à résoudre
42 conflits communautaires en utilisant des techniques traditionnelles,
couvrant parfois jusqu'à 70 kilomètres à dos d'âne pour favoriser le
dialogue et la prévention de la violence dans tous les hameaux
environnants.
Des audiences itinérantes ont également permis de favoriser l'accès à la
justice en permettant à 130 000 personnes de prendre connaissance de
principes ayant trait au droit foncier, conjugal ou social.
Grâce à cette stabilité relative, le programme encouragera les
collectivités locales à se développer, en renforçant leur sécurité
alimentaire tout en leur permettant de générer de nouvelles sources de
revenu.
L'initiative leur donnera accès à l'énergie grâce à l'installation de
générateurs accomplissant les tâches les plus difficiles, comme le
décorticage du grain. Mille femmes seront formées à la commercialisation
de produits locaux et ont déjà contribué un total de USD 8 000 pour
faire fonctionner leurs associations.
En parallèle, le programme a mis en place des panneaux solaires qui permettront d'alimenter les foyers en électricité.
" Ce programme est une merveille pour nos femmes. Nous avons repris une
vie à partir de rien. Nous avons beaucoup gagné dans notre estime, " a
déclaré Marioma Mahamat Abdekerim, Inspectrice de l'enseignement à Goz
Beida qui est fortement impliquée dans le projet.
Le programme soutient également la résilience des institutions locales
et nationales, en augmentant leurs capacités à promouvoir la santé,
l'éducation et les services de droit et à élargir la protection sociale
et les opportunités économiques.
Ainsi, la municipalité de Goz Beida dispose aujourd'hui de 21 élus, dont
deux femmes, et a multiplié par dix sont budget en deux ans, de USD 16
000 à USD 160 000.