L’histoire remonte au 27 novembre 2014. Au cours d’une session intergouvernementale tenue à Paris du 24 au 28 novembre dernier, le tambour « burundais » a été officiellement reconnu par l’UNESCO, comme faisant partie du patrimoine immatériel de l’humanité. Instrument culturel utilisé lors des danses rituelles, le tambour fait partie de l’identité du Burundi. Cette reconnaissance traduit le dynamisme des tambourinaires burundais, et permettra aux populations de mettre davantage en valeur cette richesse culturelle, explique Léonce Ngabo, cinéaste.
Au Burundi, le tambour représente plus qu’un simple instrument de musique. Dénommé « Ingoma » en langue vernaculaire, le tambour, selon Antime Baranshakaje, tambourinaire de la province de Gitega, est un objet sacré qui n’était réservé qu’aux seuls ritualistes, et qui n’était battu qu’à l’occasion des rituels. Dans le Burundi ancien, le tambour proclamait les plus grands événements du pays (intronisation, funérailles d’un souverain…) et rythmait le cycle régulier des saisons qui assurait la prospérité des troupeaux et des champs. C’est pour cette raison que Baranshakaje estime que cet instrument ne devrait pas être tapé à tout bout de champ. D’où son lobbying pour la préservation de cette identité culturelle. « Notre ambition est de faire retentir la culture burundaise et de l’inscrire dans une dynamique d’un Burundi qui se bat contre les représentations caricaturales le présentant comme un pays à la dérive. Nous voulons contribuer à attirer sur le Burundi, un regard équilibré qui sait reconnaître les défis que ce pays doit relever mais aussi les valeurs positives qu’il recèle », a-t-il martelé.
Depuis 2003, l’UNESCO encourage ses Etats membres à valoriser leur culture, en présentant une liste de leurs traditions qui sont parfois menacées de dégradation, de disparition ou de destruction.