L’appel a été lancé le 3 mars dernier à Brazzaville (Congo), au cours d’une réunion ad hoc des experts de la sous-région sur les avancées et perspectives de la convergence macroéconomique. L’objectif de ce think-tank organisé par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), avec le concours de la République du Congo, vise à accroître les efforts des différents pays vers une intégration régionale « durable », surtout en termes de surveillance des critères de convergence macroéconomique initialement fixés.
Durant deux jours, la soixantaine d’experts ont examiné les progrès réalisés par les Etats de la CEMAC dans la mise en œuvre des quatre critères de la convergence macroéconomique. A l’analyse, tous les pays de l’espace CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine et Tchad) ont eu des bonnes performances par rapport au critère de surveillance multilatérale sur la convergence qui fixe le taux d’endettement public (intérieur et extérieur) inférieur ou égal à 70% du PIB. Ce qui n’est pas le cas pour les trois autres indicateurs de convergence, à savoir : le maintien d’un solde budgétaire de base positif ou nul, la conservation d’un taux d’inflation annuel inférieur à 3% et la non-accumulation d’arriérés intérieurs et extérieurs sur la gestion de la période courante par chacun de ces Etats concernés.
Pour inverser la tendance actuelle, les experts ont suggéré aux Etats une meilleure appropriation de l’exercice de surveillance multilatérale. Pour ce qui est de la convergence macroéconomique dans toute l’étendue de la CEEAC, les experts ont recommandé aux gouvernements et aux institutions partenaires de la sous-région de poursuivre le chantier de la rationalisation en élaborant un tableau de bord pour appréhender l’extension du cadre de convergence CEMAC à l’ensemble des pays de la CEEAC. Ils ont en outre demandé à la CEMAC d’associer le Secrétariat Général de la CEEAC dans les missions de surveillance de la convergence macroéconomique. La CEA devra également initier des programmes de renforcement des capacités des Etats et de leurs institutions pour un meilleur suivi des critères, ainsi que de leurs systèmes statistiques pour la production de données fiables sur la convergence. Un accent devra être mis sur le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la collecte et le traitement des statistiques, tout en dotant les cellules nationales de surveillance en ressources humaines et financières adéquates. Toutes choses qui contribuent à marquer un pas décisif vers la création d’une Communauté Économique Africaine et la mise sur pied d’une monnaie unique du continent en 2021, tel qu’envisagé par le traité d’Abuja, entré en vigueur en 1994.