Par : Agnès Bikoko et Paul Ombiono
Le 10 février 2016 le Président de la République du Cameroun, Son excellence Paul Biya, annonçait une donation de 500 000 ordinateurs portables pour les étudiants camerounais dans le cadre du programme « un étudiant un ordinateur ». En accordant gratuitement un ordinateur portable à chaque étudiant inscrit dans une institution universitaire publique ou privée du Cameroun, le chef de l’État, affiche clairement sa volonté de s’appuyer sur la jeunesse camerounaise pour rattraper le retard que le Cameroun accuse dans le domaine de l’économie numérique. Pour le ministre de l’Enseignement Supérieur du Cameroun, Jacques Fame Ndongo, « il s’agit d’une opération présidentielle et ponctuelle ayant pour objectif de mettre à la disposition (…) des étudiants camerounais des outils informatiques appropriés pour leur arrimage à l’économie numérique universitaire ».
Car juste avec un ordinateur, une connexion internet de bonne qualité et une formation adéquate et adaptée aux besoins de développement, il est possible de créer des richesses et réduire le chômage encore très élevé au Cameroun et estimé à plus de 60 % de la population jeune et urbaine.
Seulement un an après, le disque dur de ce programme ambitieux tarde à dévoiler son contenu, ce qui suscite beaucoup de commentaires et des interrogations parmi lesquelles : où sont les ordinateurs promis ? Avait-on besoin de contracter un prêt pour acheter 500 000 ordinateurs alors qu’il s’agissait là d’une occasion pour le Cameroun de construction d’une usine de montage d’ordinateurs.
Pour financer cette « donation » Le Président Paul Biya a demandé à son ministre de l’Economie et des Finances, de s’endetter auprès d’Eximbank-Chine à hauteur de 75 milliards de francs CFA. Les modalités de remboursements ainsi que les échéances restent encore inconnues jusqu’à ce jour.
Les jours passent et les étudiants s’impatientent. Des listes ont déjà été envoyées au Ministère de l’Enseignement Supérieur, sans que les critères d’éligibilité du précieux cadeau ne soient clairement définis, quand on sait qu’il y’a plus de 3 millions d’étudiants au Cameroun.
Il faut noter que le développement de l’économie numérique serait une aubaine pour la réalisation des objectifs du développement durable pour la jeunesse camerounaise qui y trouverait des opportunités de création d’entreprises, d’auto-emploi et d’amélioration des conditions de vie de la population.