Le gouvernement camerounais est dans une vaste campagne de lutte contre la drogue. Cela provient du fait que les chiffres concernant la circulation du cannabis, par exemple, sont de plus en plus croissants. 427 kilogrammes assortis de 680 affaires en justice en 2016 contre 599 kilogrammes en 2017. Les couches sociales dans lesquelles on consomme le plus le cannabis sont les chauffeurs, les motos taximen et les élèves.
Dans le cadre de cette lutte, le gouvernement a mis sur pied un secrétariat technique interministériel de lutte contre la culture et la consommation de la drogue. Le Coordonnateur dudit secrétariat fait comprendre que la lutte contre ce fléau est fondée non seulement sur une intense sensibilisation mais aussi sur la répression. Il invite par conséquent la justice à durcir la législation pour que les contrevenants soient sévèrement punis le cas échéant.
Cette initiative est bonne et même très louable, ce d’autant plus que la protection des citoyens relève d’un des devoirs régaliens de l’Etat. Cependant il convient de saisir le problème à la base. Les personnes les plus exposées sont les jeunes qui, par la consommation de la drogue veulent se créer un univers de rêve. Et donc un monde autre que celui-ci. C’est dans ce fait qu’il faut aller chercher les solutions en attaquant véritablement le mal à la racine c’est-à-dire en cherchant à comprendre pourquoi les jeunes veulent s’évader de notre univers. Est-ce par une volonté, somme toute légitime, de rechercher un idéal de mieux être ? Ou alors par simple résignation, par fuite non avouée d’un univers brouillé ?
On ne saurait, en aucun cas, encourager la culture et la consommation du cannabis. Mais pour lutter contre, il faut un diagnostic sans fioriture afin d’appliquer la thérapeutique idoine.