Trois mois déjà que l’année scolaire 2018/2019 a démarré sur le territoire national camerounais, avec ses interruptions, son découpage en séquences. Ses deux premières séquences ont été couvertes tant bien que mal pour l’ensemble des apprenants, les uns ayant commencé le jour de la rentrée, les autres une semaine, deux semaines voire même un mois après des raisons diverses. La reprise après le décrochage à partir du mois de juillet n'est pas sans difficultés. Mais plus que 10 jours et nous voilà en plein dans les congés de Noël. Elèves, enseignants et parents s’y préparent déjà, mais pour quelle finalité ?
Si en général l’idée de Congé suggère un moment de repos et de divertissement après une longue période d’activité (de travail), il n’est pas superflu de relever le caractère polysémique de ce mot et de se demander si Elèves et Enseignants devraient avoir la même attitude que le fonctionnaire lambda qui, après une année de dur labeur marquée de stress, prend son congé. Quand on connaît les difficultés que rencontre la communauté éducative toute entière à chaque rentrée scolaire (trouver un établissement pour son enfant, payer la scolarité et les fournitures scolaires, le démarrage tardif des enseignements pour des enfants issus de certaines catégories de famille moins nanties…), les congés de Noël pour les enseignants et les élèves ne doivent–ils pas être pour ces derniers, bien que hors des cours d’école et de lycée, le temps de s’auto-évaluer et de s’adonner véritablement dans la recherche pour fournir un rendement meilleur au deuxième trimestre ?
Alors que Elèves et Enseignants consciencieux se jettent corps et âme dans le travail pour soit rattraper ce qu’on a manqué au premier trimestre, soit améliorer tout simplement son rendement, pour la majorité des acteurs de la communauté éducative, congé et plus précisément congé de noël s’assimile à repos et divertissement. La fièvre des fêtes de fin d’année avec tout ce qu’elle entraîne comme débordements et désordres, ramène certains des acteurs à la case de départ. Les dégâts causés par ces deux semaines au cours desquelles les cahiers sont rangés sont énormes. Dès le mois de janvier, les élèves ont du mal à se remettre de leurs émotions et les résultats de certains en prennent un coup. Déjà la reprise n'a pas été aisée après plusieurs mois de vacances scolaires, mais au moment où le train est en marche, les congés de noël interviennent pour casser le rythme d’où les piètres résultats que nous enregistrons en fin d’année, malgré les rattrapages.
Vivement que la communauté éducative prenne conscience du piège qui la guète au travers des congés de Noël dans cette perception vacancière qui a cours dans ce milieu camerounais. Le décrochage est nécessaire, mais il ne faut surtout pas fermer les cahiers pour la préservation des acquis.