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Les Etudes Sahel



  • Introduction

    Les pays sahéliens sont confrontés depuis les années 1970 aux défis de la sécheresse et de la désertification dont les conséquences se répercutent sur le développement économique et social des populations. Mais malgré les plus sombres prévisions sur les sécheresses récurrentes, il n’y a pas eu l’effondrement écologique prédit. Quand bien même les écosystèmes en Afrique de l’Ouest et en particulier au Sahel demeurent fragiles et des indications objectives montrent la dégradation de l’environnement se poursuivent à l’échelle régionale. Face à cette situation, des initiatives ont été entreprises par les Etats, les ONG et les populations en vue de lutter contre la sécheresse et la dégradation de l’environnement dans un souci d’amélioration des conditions de vie. . La plupart des pays a entrepris des réformes des lois et politiques qui influençaient les décisions en matière de gestion des ressources naturelles (la gestion des terroirs, les lois sur la décentralisation, les codes forestiers, etc...).
    L’histoire de la lutte contre les effets de la sécheresse et la désertification dans les pays sahéliens a plus de 30 ans. Ces dernières années, La GRN ne mobilise plus comme par pendant les périodes de crises. En effet, le discours d’alors a permis de mobiliser d’énormes ressources financières en faveur de la Gestion des Ressources Naturelles. La préoccupation majeure aujourd’hui est de savoir si les énormes appuis financiers octroyés ont réellement atteints leurs cibles. En particulier, nous voulons nous assurer que ces investissements ont eu des impacts durables. Et les questions que nous nous posons sont, (1) les investissements en GRN sont-ils rentables aujourd’hui ? (2) La GRN joue-t-elle un rôle marginal ou a-t-elle un rôle capital au même titre que l’Education et la Santé qui raflent entre 70 et 80 % des budgets nationaux ? (3) Quel est l'échelle, les raisons, ou les impacts de tels investissements ?

    1.Capitaliser les acquis des expérience réussies dans la GRN : une préoccupation de longue date

    En 1987 et 1988, le CILSS avec l’appui de la GTZ faisait la revue des pratiques locales jugées réussies dans la lutte contre la sécheresse et la désertification. Les 21 études de cas menées dans 5 pays ont été publiées en 1989 (Rochette et al, 1989). Ce recueil d’expériences de terrain faisait d’une part la preuve que des progrès ont été accomplis dans les années 80 dans la lutte contre la désertification et d’autres parts, montrer que des solutions techniques existent, parfois bien maîtrisées à l’échelle locale par les populations qui ne demandaient qu’à être soutenues dans leurs efforts de lutte et d’adaptation à la crise.

    En 1999, soit dix ans après Rochette, le CILSS en collaboration avec l’USAID et l’UNSO organisait à Koudougou, un atelier régional sur les expériences de gestion des ressources naturelles dans les pays du Sahel. Cette consultation d’experts s’était fixée pour objectif de faire l’état des lieux des progrès accomplis dans le domaine de la GRN dans la sous région. Cet atelier qui a permis de capitaliser les acquis et les expériences pour assurer une plus grande efficacité des investissements et d’apporter la preuve que la poursuite du soutien aux programmes de gestion des ressources naturelles et de lutte contre la désertification est non seulement souhaitable mais aussi nécessaire.

    Les études Sahel dans la même lancée/ Pourquoi cette initiative?

    L’étude bilan sur les expériences réussies en matière de Lutte contre la désertification appelée de façon générique « Etudes Sahel » initiée en 2005, entre dans le cadre des réflexions engagées par le CILSS et ses partenaires (l’USAID, la GTZ, la Coopération Suisse) sur l’avenir au Sahel de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CCD) et sur comment susciter un regain d’intérêt pour la mobilisation des fonds pour sa mise en œuvre effective. L’initiative est née du constat de la marginalisation de la GRN dans ces contributions à la lutte contre la pauvreté, le renforcement de la bonne gouvernance. Cette situation résulte en partie : i) d’une faible capitalisation des expériences réussies (iii) d’un manque d’indicateurs pertinents ; iii) de l’absence de comptabilité environnementale dans les pays ; iv) d’insuffisance de communication.

    Ces études visent à développer des arguments économiques en faveur de la GRN et à montrer qu’investir dans la GRN est économiquement rentable, politiquement porteur et socialement indispensable; 2. Ensuite, améliorer la communication sur les potentialités de la GRN, sa contribution au développement économique, à la lutte contre la pauvreté et à la bonne gouvernance; 3. Enfin, inspirer la mise en œuvre de la CCD et de tout cadre de politique nationale touchant le secteur rural.

    L’objetctif final est de contribuer à la construction d’une base de données sur les expériences réussies desquelles on peut tirer des leçons pour la formulation des politiques et la conception des programmes.

    Il s’agit de revisiter les expériences positives enregistrées au Sahel et en Afrique de l’Ouest côtière depuis la fin des années 80 dans le domaine de l'agriculture et de la GRN. Les expériences qui ont été retenues touchent à divers domaines de la GRN : conservation des eaux et des sols, récupération de terres dégradées, gestion de la fertilité du sol, gestion de l’élevage, régénération naturelle des terres et gestion décentralisée des ressources naturelles conduites par les paysans etc.

    2.Une étude pilote au Niger qui donne des résultats encourageants

    L’étude s’est déroulée dans la région de Tahoua fortement touchée par les sécheresses des années 70 et 80, qui ont aggravé la dégradation de l’environnement (disparition de la végétation, érosion hydrique et éolienne). Cette région a bénéficié depuis la fin des années 1980 d’importants investissements dans la réhabilitation des terres dégradées.

    L‘étude se base sur quatre villages ayant fait l’objet d’intervention de projets à vocation gestion des ressources naturelles. Il s’agit : 1) du Projet Intégré Keita (PIK) ; 2) du projet de développement rural de Tahoua (PDRT) ; 3) Le Programme Spécial National/FIDA Phase I (PSNI). Tous ces projets ont arrêté leurs activités depuis des années déjà. Des interventions se poursuivent dans la zone du PDRT sous une version révisée et orientée vers l’appui à la décentralisation et la lutte contre la pauvreté. Les actions évaluées concernent les techniques mécanisées de CES combinées quelque fois avec les techniques traditionnelles de conservation des terres, comme les tassa (cuvettes de plantation ou zaï), les demi-lunes et les cordons de pierre.
    Au total ces projets ont permis de réhabiliter la capacité productive des dizaines de milliers d’hectares de terres dégradées dans la région de Tahoua.

    Les résultats de cette étude pilote montrent globalement que les interventions des différents projets GRN ont eu un impact positif sur : (i) l’environnement écologique, (ii) l’accroissement des disponibilités alimentaires, (iii) sur l’économique et social des populations et d’une façon générale sur le bien être et un relèvement du niveau de vie des populations.


    2.1 Les changements écologiques

    Un reverdissement du Sahel
    Les études montrent une régénération et une densification du couvert végétal qui s’accompagne de l’amélioration de la richesse floristique suite à l’apparition de nouvelles espèces.
    L’amélioration du couvert ligneux résulte de la convergence de deux actions majeures : d’abord les actions d’enrichissement des parcs, la plantation des surfaces réhabilitées- en particulier sur les plateaux- entrepris par les différents projets à partir d’essences introduites (Eucalyptus camaldulensis, Prosopis juliflora, Prosopis chilensis) et de nombreux épineux. Cette dynamique tient également de nouveaux comportements paysans qui se sont mis systématiquement à favoriser la régénération naturelle assistée sur leurs terres. Il faut signaler que ces nouvelles pratiques se sont accompagnées au niveau des terroirs d’une privatisation effective des ressources ligneuses par les paysans et qui débouche sur un meilleur contrôle de leurs usages. Partout le phénomène de revégétalisation est spectaculaire et là où il n’existait pas d’arbres il y a 20 ans, de véritables formations anthropiques se sont installées.

    une réduction de l’érosion éolienne et hydrique grâce aux actions CES et mes milliers d’arbres plantés et entretenus dans le cadre des actions du projet. Le ruissellement de surface bien que réduit se fait essentiellement dans les secteurs hors zone aménagée.

    Une remontée locale du niveau de la nappe phréatique en particulier sur les plateaux et cela en dépit d’une réduction significative des pluies selon les paysans. Dans un des villages étudiés, cette remontée a été estimée avec les villageois à sept mètres de profondeur. Il est probable que cette remontée soit liée aux activités de CES dans ce village qui ont diminué le ruissellement et favorisé l’infiltration. En même temps la remontée de la nappe pourrait aussi être liée à une augmentation de la pluviométrie surtout après 1995. Cette remontée de la nappe autorise la pratique et l’extension des cultures de contre- saison grâce aux puisards creusés par les paysans.

    Une plus grande disponibilité en eau de surface. Par le passé il existait de nombreuses mares qui servaient principalement à l’abreuvement du cheptel villageois. Mais progressivement la plupart se sont comblées par ensablement. Dans certains villages des retenues artificielles ont été crées et jouent un rôle considérable dans la gestion des troupeaux. Ailleurs ces retenues artificielles ont été empoissonnées, procurant des revenus et intervenant dans l’amélioration des régimes alimentaires.

    Un début de reconstitution de la faune sauvage. Depuis des décennies, la faune sauvage a connu une diminution drastique, voire une disparition quasi-totale suite à la destruction de son habitat. Le nombre et la diversité de la faune restent dans l’ensemble faibles. Toutefois selon les paysans, un retour semble s’amorcer avec l’apparition de lièvres, pintades sauvages, des écureuils, des rats, des chacals, des varans.

    2.2 Les changements agronomiques

    Vers diversification des systèmes de production et une amélioration des rendements de cultures

    L’intervention des projets a crée une dynamique de récupération des terres en particulier celles des plateaux qui a accrue les disponibilités foncières villageoises durant les 20 dernières années. Les paysans affirment que les actions et activités de récupération des terres ont permis d’agrandir les disponibilités foncières individuelles, en particulier pour ceux qui se sont investis personnellement.
    Les systèmes de production s’intensifient et deviennent de plus en complexes avec l’intégration des arbres dans les champs. Les facteurs d’intensification les plus perceptibles en ce qui concerne les cultures pluviales se rapportent à la gestion de l’eau et de la fertilité du sol. L’adoption des tassa par exemple en est une démonstration. Des stratégies d’adaptation portant sur le matériel végétal sont également déployées par les paysans pour tenir compte de la résistance à la sécheresse ou pour une meilleure performance à la production.
    Les activités d’agriculture et d’élevage sont de plus en plus intégrées dans les exploitations où des initiatives sont prises. L’alimentation du bétail avec les gousses de légumineuses ligneuses et des fruits d’autres arbres a favorisé la gestion des espèces comme Acacia tortilis , Acacia seyal où l’ expansion de certaines autres telles que Acacia albida , Piliostigma reticulata etc . Ce phénomène favorise l’agroforesterie bénéfique pour la gestion de la fertilité des sols.

    L’activité de réhabilitation des terres permet d’atténuer les déficits de production. De l’estimation des paysans, la réhabilitation des champs en tassa, cordons pierreux et fumés permet des rendements de mil quatre fois plus élevés que ceux espérés d’un champ ordinaire. Dans chiffres de productions record de 1200 kg à l’hectare de mil furent enregistrés sur des aménagements agricoles réalisés par le projet Keita.


    2.3. Les impacts socio-économiques

    L’investissement dans la GRN a produit de nombreux impacts sociaux et économiques qui se répercutent sur toutes les couches sociaux professionnelles.

    Un plus grand accès des femmes à la terre
    Les femmes ont compris les enjeux qui se développent autour du contrôle de l’espace si bien qu’elles n’hésitent plus à investir dans l’achat de terres. Cela a leur a permis d’avoir un pouvoir économique qu’elles utilisent pour revendiquer certains droits dont celui justement d’être propriétaire de terres

    Un marché foncier florissant
    Auparavant, les terres de plateau étaient peu recherchées, sinon pour le fourrage. L’investissement dans la récupération de ces terres dégradées a précipité leur appropriation et a crée un vrai marché autour de cette ressource. Ce marché foncier très florissant qui s’est installé, fonctionne au détriment des plus pauvres et vulnérables. En effet, on assiste à une stratégie d’accumulation foncière au profit de ceux qui achètent et investissent dans la récupération des espaces dégradés et qui alimentent une spéculation foncière. En effet suite à la demande en terres, certains paysans ont acheté des terres dégradées, récupéré celles-ci dans le but de les vendre. Ainsi une parcelle achetée à 50.000 F CFA a été revendue après récupération à 150.000 F CFA deux années après soit trois fois son prix d’achat.
    Un autre type de conflits latents émane de la revendication des communautés d’éleveurs qui voient dans la récupération des terres une manière de confisquer leur droit sur des espaces qu’ils considèrent comme leurs pâturages traditionnels.
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    Une amélioration des revenus des populations rurales et la réduction de la pauvreté rurale

    A l’unanimité les paysans pensent que globalement leur niveau de pauvreté a diminué. La population rurale est ainsi moins vulnérable aux effets de la sécheresse (et autres risques externes) qu’avant le début des investissements dans la GRN.

    Le petit commerce s’est développé dans tous les villages. En particulier, les femmes développent à côté de l’agriculture, des activités parallèles qui leur génèrent des revenus : vente de bois, plats cuisinés, beignets, etc. Toutefois cela les responsabilise davantage dans la gestion des ménages.

    La réhabilitation des terres à crée de petits emplois ruraux. De l’avis des paysans, l’activité de gestion des ressources naturelles a accru la demande dune main d’œuvre agricole et offert des opportunités de travail sur place. De nombreux paysans spécialisés dans les techniques de récupération des terres vendent leur service souvent hors de leur terroir, surtout que la demande se fait importante notamment dans l’aménagement des terres récupérées. Le prix de la journée de travail varie 1.000 et 1.500 FCFA par ouvrier et le travail s’étale pratiquement sur toute l’année.

    De nombreuses activités artisanales ont été crées pour accompagner les besoins de réhabilitation des terres: fabrication des charrues à traction asine, des pelles, pioches, marteaux, barre à mine et plusieurs autres outils utilisés dans la récupération des terres.

    La remontée de la nappe phréatique et la plus grande disponibilité des eaux de surface a permis le développement des cultures de contre saison contribue à la diversification des culture et génères des revenus.

    L’exploitation des ressources végétales se développent telle la vente de fourrage ou de bois de chauffe, générant des revenus non négligeables pour les paysans.

    le niveau de vie de la population rurale est plus élevé qu’il y a 20 ans

    Les investissements dans la GRN et les infrastructures socio-économique (puits, forages, les écoles, les centres de santé intégrée, des marchés ruraux) sont à l’origine de changements sociaux qui touchent le bien être des populations :
    - la nutrition de la population s’est nettement améliorée en termes de qualité et diversité des produits consommés ; la culture de contre saison a permis d’introduire de nouvelles cultures telles que les légumes qui enrichissent l’alimentation des paysans ;
    - la disponibilité des produits dans les pharmacies villageoises et l’accès au centre de soins ont permis l’amélioration de la santé de la population ; cela a pour conséquence, la baisse de la mortalité infantile ;
    - Le taux de scolarisation commence à être appréciable au niveau des villages contrairement aux années passées ; la sensibilisation a été d’un grand apport dans ce sens.
    - l’allégement de la corvée de bois et de l’eau pour les femmes. Elle peuvent ainsi s’adonner à d’autres activités génératrices de revenus.

    2.4 Renforcement et une dynamisation des capacités organisationnelles des populations

    En dehors des techniques lourdes dont l’application dépasse les capacités d’investissement, les paysans se sont approprié les techniques CES. Chacun des quatre villages a reçu l’assistance initiale d’un projet, mais, en fin de compte, les villageois ont pris en charge les investissements dans les CES sans d’assistance d’extérieure. Par exemple, des groupements féminins ont payé eux-mêmes pour la main-d’œuvre de CES.

    Les perspectives créées par la mise en valeur des terres dégradées ont donnés aux villageois des vrais raisons de s’organiser, d’établir des règlements d’intérieur, et de suivre ces règlements. Ce processus au niveau du village donne aux membres du village qui sont jadis marginalisé une occasion de participer dans les décisions qui ont les conséquences importantes pour toutes les couches socioéconomiques du village. L’intervention des différents projets a ainsi favorisé le développement du mouvement associatif et a renforcé les capacités organisationnelles des populations rurales en particulier pour les femmes qui ont compris qu’elles devaient mieux s’organiser pour faire prendre en compte leurs préoccupations


    3. Des résultats d’ailleurs qui réconfortent le constat des études pilotes au Niger

    Alors qu’on suppose généralement que l'environnement dans la partie nord du plateau central du Burkina Faso ne cesse de se dégrader, une étude récente (Reij et Thiombiano, 2003) a conclu à des changements remarquablement positifs qui semblent être principalement liés aux importants investissements consentis dans le domaine de la conservation des eaux et des sols.

    L’étude qui a analysé les tendances à long terme dans l'agriculture et l'environnement sur la de 1980 à 2001) a donné des résultats impressionnants.

    Les rendements de céréales ont augmenté de 50% à 60% ; il y a maintenant beaucoup plus d'arbres sur les terres agricoles qu'il y a 10 ou 15 ans ; les paysans ont investi dans le secteur de l’élevage et ont commencé à changer la gestion de leur élevage afin de produire plus d'engrais pour fertiliser leurs champs ; les niveaux de la nappe phréatique se sont améliorés par endroits et l’émigration a sensiblement diminué.

    Dans les villages où il y a eu des investissements pour la conservation des sols et des eaux les paysans perçoivent une diminution appréciable de la pauvreté en milieu rural depuis le début des années 80. Dans les villages où il n’y a pas eu d’investissements dans le domaine de la conservation des eaux et des sols, les tendances sont différentes et principalement négatives.

    Les innovations paysannes au début des années 80 se sont traduites par une amélioration de la technique traditionnelle de conservation des eaux et des sols (le zaï), ce qui a permis de récupérer des terres fortement dégradées. Plus tard, les paysans innovateurs ont continué à intégrer l'agriculture, l’élevage et la foresterie dans leurs systèmes de production et, ce faisant, ils donnent la preuve qu’on peut développer des systèmes plus productifs et plus durables dans une région jugée marginale.

    4. Poussez plus loin les investigations

    Après l’étude pilote du Niger, une première phase des études terrain devait démarrer en juillet 2005 et concerner quatre pays : Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal. Des ateliers d’information ont été tenus au Niger et au Burkina Faso en Mai et juin 2005. Quant aux études terrain, seules les études du Niger ont reçu un financement en 2005. Le rapport produit par ce pays fera l’objet d’une restitution et d’une validation courant octobre 2006.

    Les études de cas légères seront bientôt entreprises au Mali au cours du deuxième semestre 2006 sur financement USAID.

    Les réflexions méthodologiques se poursuivent pour affiner l’approche méthodologique en particulier : Comment identifier et analyser les multiples impacts des investissements dans la GRN et comment exprimer ces impacts en termes monétaires afin de pouvoir calculer la rentabilité économique de ses investissements ?

    4.2 Vers une comptabilité environnementale

    L’ambition affichée par le CILSS à travers les « Etudes Sahel » se situe dans la nécessité de changer le discours afin de donner à la GRN la place qui lui sied dans le développement durable de notre sous-région. Ces questions sont d’une importance capitale pour nous tous et méritent des réponses appropriées basées sur l’évidence de la contribution de la GRN à la croissance économique, à la lutte contre la pauvreté, la Gouvernance locale. C’est pour cela que la sous région devrait réfléchir à l’élaboration d’un cadre stratégique de promotion de la GRN devant en autre définir des indicateurs pertinents pour une comptabilité environnementale au Sahel et en Afrique de l’Ouest côtière.

    En effet, en lien avec la problématique du développement durable, la plupart des gouvernements de la sous région se sont dotés d’un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) qui constitue dorénavant le cadre de référence qui guide l’action gouvernementale dans sa stratégie de réduction de la pauvreté de manière durable. L’environnement considéré comme un domaine transversal et pris en compte dans les politiques sectorielles, contribue de façon indéniable au développement durable. Le lien entre « Pauvreté et Environnement » est clairement établi. Malgré l’importance du secteur de l’environnement les dispositifs actuels de suivi évaluation du CSLP n’intègrent pas de façon tangible les indicateurs environnementaux.

    En vue d’une meilleure prise en compte des questions environnementale dans les différentes évaluations économiques et financières, le CILSS s’engage à appuyer les pays membres du CILSS et de la CEDEAO dans :
    • la mise en place d’une comptabilité environnementale permettant d’évaluer avec précision la contribution de la GRN aux PIB nationaux et régional et de lui accorder une place de choix dans les Cadres Stratégiques de Lutte contre la Pauvreté ;
    • la structuration du dialogue intra et inter-Etats sur la GRN impliquant tous les acteurs concernés (décideurs politiques, société civile, réseaux d’acteurs, …).
    • La mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation environnemental
    • La mise en place d’une stratégie de communication appropriée, stratégie qui cible le message en fonction des catégories des acteurs en place.
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