Les Etats membres de la Commission sous-régionale des pêches (CSRP) doivent renforcer et fortifier les aires marines protégées (AMP) déjà existantes au lieu d'en créer d'autres, a suggéré le chef du département de la recherche et des systèmes d'information, le docteur Hamady Diop.
''De toutes les façons, au cours des trois ou quatre dernières années, il n'y a pas eu de nouvelles AMP car, celles qui sont existantes sont fortifiées. Pour le moment, il est important d'aider ces gestionnaires des AMP à mettre en place tous les mécanismes pour bien gérer ces AMP'', a estimé Hamady Diop.
Il s'exprimait, mardi à Dakar, à l'occasion d'un atelier de restitution sur les AMP dans la gestion des pêches en Afrique de l'Ouest. La rencontre de quatre jours a été ouverte lundi.
''Pour ce faire, il faut faire du suivi. Il y a des indicateurs de suivi qui ont été développés et testés et on doit se les approprier et les suivre dans le temps pour pouvoir développer des plans de gestion'', a préconisé M. Diop.
Il a souligné que ''les Etats membres vont décider s'ils vont élargir les domaines couverts par les aires marines protégées, ou s'ils vont créer d'autres AMP''.
Pour lui, c'est dans le court terme que cette étape doit être envisagée. ''Une fois que l'on a cette maîtrise de ces indicateurs et de ces plans de gestion, on peut penser à la création de nouvelles AMP'', a dit M. Diop, estimant qu'il faut ''y aller étape par étape''.
Sur ce sujet, le projet AMPHORE a identifié un certain nombre d'indicateurs à suivre de façon pertinente dans le cadre de la bonne gestion des AMP. ''Sur le plan scientifique, ces indicateurs ont été testés'', a fait savoir le docteur Diop.
Selon lui, ces indicateurs sont utilisés comme base de travail au niveau de la commission pour que les Etats puissent s'en approprier. Il a déclaré que qu'AMPHORE est donc ''le bras scientifique du suivi des aires marines protégées dans la sous-région''.
La CSRP est une institution de coopération qui comprend sept pays : Mauritanie, Sénégal, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Léone et Cap-Vert.
Elle met en oeuvre beaucoup de projets. L'initiative de cogestion pour l'intégration des aires marines protégées dans la gestion des pêches est un de ce projet.
L'atelier de restitution doit présenter des résultats dans trois domaines. Il s'agit de la gouvernance des pêches, tout ce qui concerne les aspects institutionnels, à la création des aires marines protégées, la réglementation des AMP mais aussi, l'utilisation de celles-ci comme outils de gestion.
Un deuxième volet va porter sur les aspects socio-économiques. Il y a aussi l'aspect éco-biologique portant sur le devenir de l'espèce.
Bator SALL, APS