La Côte d'Ivoire disposait à son indépendance en 1960, de 16 millions d'hectares de forêt. En 2010, le couvert forestier du pays s'est réduit à 3 millions d'hectares, selon les données de la Société de Développement des Forêts (SODEFOR). Selon le Coordonnateur national du programme de lutte contre les changements climatiques, Marcel Yao, sur les dix dernières années, la Côte d'Ivoire a perdu 300 000 hectares de forêt par an.
Dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, la forêt est abondante, surtout dans le Parc national du mont Péko, une zone de forêt " protégée " qui couvre 34 000 hectares. La dernière enquête menée en ce mois de novembre 2013 par les autorités compétentes, ont révélé une occupation illicite de l'aire protégée par des populations autochtones et étrangères, au total 13 000 hectares des 34 000 sont occupées de manière anarchique par 6715 familles.
Les occupations illicites de forêts protégées, ont commencé dès l'indépendance, mais les crises politico-militaires intervenues en Côte d'Ivoire entre 2002 et 2011, ont exacerbé les conflits fonciers. L'effondrement de l'autorité de l'Etat sur la totalité du territoire national, en raison de ces crises, a contribué à la détérioration intensive des forêts.
Des dispositions sont en train d'être prises par les autorités pour déloger ces nombreuses populations d'ici à 2015. Mais une réflexion proactive devra être menée pour éviter d'éventuels conflits suite à ces expulsions.
Dr Arnaud Zagbaï (le texte est de l'auteur)