L’Homme détient sa valeur de son éducation holistique, une éducation à la fois informelle et formelle qui puise son essence de la tradition et la culture, une tradition et une culture véhiculées par nos langues nationales qui méritent d’être enseignées dans nos écoles pour leurs richesses. Dès 1986, le Secrétaire Général la CONFEMEN d’alors, Monsieur Souleymane DIOP, disait ceci à propos de la promotion et l’intégration des langues nationales dans les systèmes éducatifs : « la promotion des langues n’est pas un enjeu théorique. Elle s’inscrit dans le cadre concret du développement des peuples et de leur combat pour la reconnaissance de leur identité ». L’introduction des langues nationales dans le système éducatif burkinabè en partenariat avec le français et l’anglais a cependant connu le rejet de l’élite burkinabè.
Comme l’a relevé NAPON, A. (2001), « … l’Etat burkinabè lui même a peur de ses langues nationales ». L’éducation à l’amour de nos langues nationales et l’enseignement de ces langues sont pourtant le fondement d’une participation véritable au processus démocratique et à la vie socio-économique dans notre pays. Pour permettre à nos vaillants paysans de faire des choix politiques judicieux, il serait souhaitable de leur porter les informations écrites en langues nationales, d’autant plus que beaucoup entre eux sont alphabétisés dans leurs langues maternelles. Des études ont aussi prouvé que les apprenants apprennent mieux à partir de leurs langues nationales (KI-ZERBO, J. 1996 ; NIKIEMA, N. 2003 ; NAPON, A. 2004 ; GUISSOU B. 2007 ; CONGO, A.C 2007). Une politique linguistique est donc à envisager de notre point de vue pour l’éducation des enfants et des populations burkinabè. Il faudra pour cela du courage politique, de l’engagement et de la persévérance.
réflexion faite par: Aoua Carole BAMBARA CONGO
INSS/CNRST
Source autorisée: lefaso.net
Pour en savoir plus: Quelle éducation pour le Burkina Faso aujourd'hui et demain ? (1130 hits)