La FAE soutient la gestion transfrontalière et l’amélioration de la connaissance du Système Aquifère du Sahara Septentrional

Tunis, 10 janvier 2007: La Facilité africaine de l’eau (FAE) et l'Observatoire du Sahara et Sahel (OSS) ont signé le mercredi 3 janvier 2007 à Tunis, un accord de don de 487 800 € pour financer le projet GEO-AQUIFER d’amélioration de la connaissance et de la gestion concertée du Système Aquifère du Sahara Septentrional (SASS). Le projet a pour objectif principal l’amélioration des conditions de vie des populations à travers le renforcement de la connaissance et la gestion durable des ressources en eau souterraine transfrontalière par l’utilisation des données satellitaires, dans une perspective d’une concertation accrue entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie.

L'accord de don, d’un montant de 487 800 €, signé par M. Kordjé Bedoumra, Directeur de la FAE, et M. Youba Sokona, Secrétaire exécutif de l’OSS soutiendra le projet « GEO-AQUIFER », qui s’organisera sur une période de 18 mois. Les objectifs spécifiques du projet comprennent la mise à disposition de l’ensemble des agences en charge de la gestion de l’eau des pays concernés par le SASS (Algérie, Libye, Tunisie), d’outils d’aide à la décision et de renforcement de la concertation initiée entre les trois pays pour une gestion efficace de la ressource en eau partagée et non renouvelable, le développement des capacités de ces mêmes ministères et agences et la réplication du système à d’autres bassins africains.

Le SASS (Système Aquifère du Sahara Septentrional) partagé par l’Algérie, la Libye et la Tunisie couvre une étendue de plus d’un million de km2. L’aquifère du Sahara Septentrional est quasiment la seule ressource en eau de la zone concernée par ce bassin et la vie de millions de personnes en dépend. Cette ressource est non seulement destinée à l’alimentation d’une population qui atteindra environ 8 millions d’habitants à l’horizon 2030 mais aussi à contribuer à l’alimentation en eau potable (AEP) et à l’irrigation des régions nord par le biais de grands transferts, dont certains sont en cours de réalisation. Le projet prend en compte les préoccupations des 3 pays pour éviter un stress hydrique à court terme et mettre en application les leçons tirées des études sectorielles antérieures. Ainsi, la dimension prioritaire de la gestion de la ressource et son caractère transfrontalier ont conduit l’Algérie, la Tunisie et la Libye à mettre en place, pour la première fois dans le monde, un mécanisme de concertation spécifique pour une utilisation et une gestion rationnelles et concertées des eaux souterraines partagées.

Les résultats attendus de l’appui de la FAE comportent l’extension de la cartographie numérique de l’occupation du sol à l’échelle du SASS, l’élaboration de cartes des changements de l’occupation du sol sur une quinzaine de zones pilotes, le développement des capacités des pays par des formations aux techniques de gestion des données géo-scientifiques, un appui à la recherche scientifique et l’acquisition de matériel informatique spécialisé.

La mise en œuvre des activités, en étroite collaboration avec les 3 pays, permettra une atteinte commune des objectifs visés, qui s’inscrivent dans les axes prioritaires d’intervention du NEPAD et de la FAE. La gestion des ressources en eau transfrontalières à travers la sensibilisation, le partenariat, le renforcement des systèmes d’information et de connaissance et la mise en place de programmes conjoints de développement d’intérêt mutuel autorisera à terme un suivi-évaluation efficace des ressources en eau.

La durabilité du projet est assurée par le biais du mécanisme de concertation mis en place par les 3 pays, et par la maitrise par les bénéficiaires des techniques et outils développés. Les résultats du projet permettront un développement durable à travers un accès équitable et maitrisé à la ressource, et une optimisation de l’utilisation de la ressource en eau disponible pour l’alimentation en eau des populations et la production agricole. Le projet favorisera en outre le financement des études socio-économiques et environnementales à intervenir pour un montant estimé à 1 million de dollars US.

L’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) est une organisation intergouvernementale à caractère international et à vocation régionale, basée à Tunis, dont la mission est d’être un outil de liaison et un cadre international de partenariat et de concertation et de contribuer à la maitrise et aux échanges d'information utile dans le domaine de la lutte contre la désertification et de l'atténuation des effets de la sécheresse. Plus d’informations sur l’OSS sont disponibles sur le site internet de l’Observatoire : www.oss-online.org

La Facilité africaine de l’eau (FAE) est une initiative dirigée par le Conseil des Ministres africains chargés de l’eau (AMCOW) afin de mobiliser des ressources financières pour le développement du secteur de l’eau en Afrique. Créée en 2004, la FAE est hébergée et administrée par la Banque africaine de développement (BAD). Plus d’informations sur la FAE sont disponibles sur le site internet de la Facilité : www.africanwaterfacility.org