La Bad met l’eau au centre du développement durable de l’Afrique
JOURNEE MONDIALE DE L’EAU 2007: Faire face à la pénurie d'eau
L’Afrique fait face à une accentuation de la rareté de l’eau
La Bad met l’eau au centre du développement durable de l’Afrique
• 1 africain sur 3 n’a pas accès à l’eau potable
• 1 africain sur 2 n’a pas accès à des services d’assainissement
Le groupe de la Banque africaine de développement donne la priorité a ses opérations eau et assainissement afin d’étancher la soif d’investissements de l’Afrique dans le secteur
Tunis, 22 Mars 2007 – L’eau est cruciale pour le développement durable de l’Afrique. En Afrique l’eau est au centre de toute vie et concerne tous les aspects de l’activité humaine, de la protection de l’environnement à la sécurité alimentaire à l’implication des femmes et l’éducation des filles à la réduction de la productivité et la malnutrition. L’Afrique souffre d’une pénurie accentuée des ressources en eau. Alors que l’Afrique ne consomme qu’environ 4 % de ses ressources en eau douce renouvelables, l’eau devient l’une des ressources naturelles les plus vitales. La disponibilité de l’eau en Afrique est extrêmement variable. Seules les zones humides tropicales du centre et de l’ouest de l’Afrique disposent d’eau en abondance. Beaucoup d’autres régions sont en passe de devoir faire face à des situations de limitations de la disponibilité de l’eau, ou y sont déjà confrontées (1 700 m3 ou moins par personne annuellement), ou connaissent des pénuries d’eau (1 000 m3 ou moins par personne par an).
Actuellement, 14 pays d’Afrique sont confrontés à des situations de rareté ou de pénurie d’eau, les pays d’Afrique du Nord étant les plus sérieusement touchés. Cette situation s’aggrave en conséquence de la croissance rapide de la population, de l’expansion de l’urbanisation, et du développement économique croissant. Un rapport de Global Environment Outlook (GEO) prévoit qu’à l’horizon 2025, « 25 pays africains devront faire face à des situations de rareté ou de pénuries d’eau », et souligne que l’Afrique du Nord sera la région la plus touchée. Les quantités annuelles moyennes d’eau disponibles par habitant en Afrique du Nord ont chuté de 2 285 m3 en 1955 à 958 m3 en 1990, et devraient atteindre 602 m3 avant 202514. Pour faire face à ses besoins actuels et futurs en eau, les options des sous-régions sont limitées à des transferts d’eau sur de longues distances des aquifères du sud aux zones côtières, ou à des projets de dessalement de l’eau de mer de grande envergure
La variabilité spatiale et temporelle, combinée à l’imprévisibilité et le changement climatique, est au coeur de la pénurie de ressources en eau, générant la vulnérabilité et des impacts considérables sur la croissance économique. Afin d’atténuer les effets de cette variabilité spatiale et temporelle due au climat africain, le défi est de créer un environnement favorable à l’investissement accru dans les infrastructures pour l’eau permettant de contenir les inondations, de créer de capacités de réserve pour réguler les flux et de rendre disponibles les ressources en eau pour une utilisation productive (alimentation en eau, sécurité alimentaire, énergie et environnement).
On note que dans les régions où les ressources en eau sont plus abondantes, l’Afrique doit faire face à une pénurie d’investissement.
Ceci explique pourquoi le Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), institution financière leader du continent, prend toute la mesure des défis qu’impose le besoin d’énormes investissements supplémentaires pour l’eau et l’assainissement sur le continent. La Bad s’est préparé à affronter ces défis en sensibilisant la communauté internationale sur l’ampleur des besoins et en mobilisant des ressources supplémentaires à travers l’allocation des fonds du Groupe de la Bad pour l’eau et l’assainissement et à travers la mise en place et/ou l’hébergement de programmes spéciaux relatifs a l’eau tels que le programme d’Alimentation en eau et en assainissement en milieu rural, la Facilité africaine de l’eau, le Programme du partenariat pour l’eau, le Programme eau et assainissement du Nepad et d’autres soutiens bilatéraux.
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Le défi de l’eau en Afrique en chiffres en 2007
• 340 millions de personnes n’ont pas d’accès a l’alimentation en eau potable
• 497 millions de personnes n’ont pas d’accès à des services d’assainissement appropriés
• Faible capacité de réserve de l’eau de moins de 50m³ par personne contre 3500m³ par personne en Europe, et 6000 m³ aux USA.
• Au total, seulement 3, 8% des ressources en eau renouvelables de l’Afrique soit 5,400 milliards m3 sont exploitées pour l’alimentation en eau, l’irrigation et l’hydroélectricité.
• 80 ressources transfrontalières à gérer pour 53 pays
• Investissement total requis pour atteindre les cibles de la Vision africaine de l’eau en 2025 est d’environ 20 milliards de dollars EU par an
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Il est clair à présent que de nombreux pays africains n’atteindront pas les cibles des Objectifs de développement du Millénaire (ODM) en matière de pauvreté, de santé, d’éducation et de genre principalement en raison des retards dans le domaine de l’eau et de l’assainissement (voir encadré). La stratégie du Groupe de la Bad en réponse à cette situation est de significativement augmenter le financement pour l’alimentation en eau et en assainissement, mettre la priorité sur les 65% les plus pauvres de la population vivant en zone rurale, fournir une assistance aux zones périurbaines, aux petites et moyennes agglomérations, mettre l’accent sur l’assainissement urbain et promouvoir la gestion transfrontalière des ressources en eau, soutenir l’établissement d’un environnement favorable pour attirer les ressources supplémentaires, constituer des partenariats appropriés et harmoniser ses opérations.
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Les pays de l’Initiative pour l’alimentation en eau et en assainissement en milieu rural
• 14 pays bénéficiaires: Mali, Rwanda, Ghana, Benin, Senegal, Ouganda, Madagascar, Ethiopie, Maroc, Tchad, Tanzanie, Mauritanie, Zambie et Niger
• Prévision pays bénéficiaires en 2007: Burkina Faso, Kenya, Mali (Second Programme), Mozambique, Nigeria
• Financement total en 2006 :536 millions dollars EU
• Prévision Financement total en 2007 : 803 millions dollars EU pour un total de 19 Rprogrammes and projets IAEAR
• En 2010: 32 millions de personnes devrait avoir accès a l’eau potable, et environ 31 millions bénéficieront de l’accès à l’assainissement en zone rurale.
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Dans le cadre des reformes en cours à la Bad, la première étape de cette stratégie fut la création en juillet 2006 d’un département entièrement consacré à l’Eau et à l’assainissement afin de renforcer et d’accroitre le rôle de chef de file de la Bad dans les activités du secteur eau dans la région. Ces 4 dernières années, le financement de la Bad pour l’alimentation en eau et en assainissement a considérablement augmenté pour atteindre plus de 330 millions de dollars EU par an entre 2003 et 2006. Il est probable que le financement pour l’année 2007 sera de 50% plus important que celui de l’année 2006, tant en termes de nombre de pays financés que de volume de financement. Une augmentation 70% du personnel a été allouée au budget 2007 pour renforcer les capacités du département. Les bureaux décentralisés de la Bad ont également renforcés le personnel dédié aux activités du secteur de l’eau. De plus, un soutien est reçu des partenaires tel le Programme multi donateurs du partenariat pour l’eau (MDWPP), finance par les Pays Bas, le Canada et le Danemark, assistant la Bad à développer les plans de mise en oeuvre, les directives et stratégies pour faciliter la préparation et l’exécution des programmes et projets du secteur de l’eau.
Sur le plan opérationnel trois initiatives principales et complémentaires sont les piliers de la stratégie de la Bad dans le secteur de l’eau, à savoir l’Initiative pour l’alimentation en eau et en assainissement en milieu rural (IAEAR), la Facilité africaine de l’eau (FAE) et le Programme eau et assainissement du Nepad (NEPAD WSP).
L’Initiative pour l’alimentation en eau et en assainissement en milieu rural (IAEAR) soutient les pays africains pour atteindre la cible des 80% d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les zones rurales en 2015. Depuis 2003, le Groupe de la Bad a joue un rôle de catalyseur en soutenant ses partenaires sur le terrain à améliorer leurs programmes existants dans un effort collectif pour atteindre les ODM. Début 2007 la Bad avait approuvé 14 programmes AEAR Fin 2010, 32 millions de personnes devrait avoir accès a l’eau potable. En 2006 le Fonds fiduciaire de l’IAEAR, financé par la contribution de la France, le Danemark et les Pays Bas, a été créé pour compléter les ressources octroyées par la Bad et fournir le financement requis pour atteindre les ODM. L’utilisation du Fonds fiduciaire a débuté en février 2007 pour soutenir l’IAEAR au Niger.
La promotion de la gestion transfrontalière des ressources en eau et le soutien à l’établissement d’un environnement favorable pour attirer les ressources supplémentaires sont les missions principales de la Facilité africaine de l’eau (www.africanwaterfacility.org) mené par le Conseil des Ministres africains chargés de l’eau (AMCOW) pour mobiliser les ressources pour l’eau en Afrique et héberger par la Bad depuis 2004. Un total de 14 activités opérationnelles comprenant des projets et des initiatives régionales stratégiques ont été approuvées pour un investissement total d’environ 9 millions d’euros depuis le début des opérations de la FAE en 2006 mettant en oeuvre la gestion intégrée des ressources en eau au niveau national (GIRE), le soutien au développement de
systèmes d’information, de connaissances et de suivi nationaux sur le secteur de l’eau, des initiatives de développement de la gestion transfrontalière des ressources en eau, la préparation de programme eau et assainissement et de projets d’investissement directs a petite échelle introduisant des technologies innovatrices. La FAE joue également un rôle actif, sous la supervision de l’AMCOW, dans le développement d’un cadre régional et national de suivi et évaluation, avec l’ensemble des partenaires concernés.
Concernant la coordination et l’harmonisation du développement des activités du secteur de l’eau la Bad soutient également le Programme eau et assainissement du Nepad.
Enfin, la mise en oeuvre durable et efficace des activités eau et assainissement est assuré par le renforcement des relations avec les partenaires internationaux et les acteurs régionaux principaux. En décembre 2006, la Bad a accueilli le Premier Dialogue entre le Conseil consultatif sur l’eau et l’assainissement auprès du Secrétaire Général de l'ONU (UNSGAB) et les acteurs africains. L’objectif du Dialogue est de formuler un cadre de collaboration entre l’UNSGAB et les organisations clés africaines en soutien aux initiatives et programmes pour l’eau en cours en Afrique et également pour la préparation de l’année Internationale de l’assainissement en 2008. Le résultat principal de ce Dialogue est l’élaboration d’actions spécifiques communes à l’UNSGAB et aux institutions africaines clés afin de réaliser des progrès considérables vers l’atteinte des ODM pour l’eau et l’assainissement en Afrique. La Bad collabore également avec UN-Habitat pour soutenir l’accès à l’alimentation en eau et assainissement dans les zones urbaines et périurbaines. Le Programme eau et assainissement de la Banque mondiale a établi en 2006 un bureau de liaison pour les activités en eau à Tunis. Le partenariat avec les bailleurs bilatéraux se maintient et s’accroit. La Bad sait que toutes les forces se doivent d’être réunies pour faire face aux défis de l’eau sur le continent. L’eau c’est la vie et le Groupe de la Banque africaine de développement le comprend et ouvre le robinet pour tous.
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