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Le Benin à la Cdp 15 – ses attentes,visions et partenariats



  • Dans un entretien avec Mediaterre. M. Ibila Djibril, Point Focal des Changements Climatiques du Benin, a présenté sa perspective des négociations climatiques à Copenhague. M. Djibril travaille dans la domaine du réchauffement climatique depuis 1999 et maintient le contact avec la Francophonie comme délégué du Bénin depuis 2005.

    Étant l'un des pays les moins avancés (PMA), le Benin a surtout deux sujets d'intérêt dans les négociations climatiques : il veut améliorer le mécanise pour un développement propre (MDP) et augmenter le soutien financier aux PED. Le pays demandent une révision des règles du MDP pour assurer une meilleure distribution des projets dans le monde. Vu que les PMA n'ont pas encore bénéficié des projets MDP, le Benin propose que le Conseil Exécutif de MDP donne une partie fixe de projets aux PMA. Le Benin veut réaliser des projets dans le secteur des énergies renouvelables et réclame que tous les projets soient additionnels aux financements déjà existants. Pour augmenter le montant d'argent à disposition, le Benin demande que 2% des revenus du MDP et une partie des droits d'émissions soient mis dans le fonds d'adaptation. Pour les PMA, les frais de transaction pour proposer des projets MDP sont souvent un frein pour les obtenir, le Benin désire donc qu'ils soient préfinancés et remboursés une fois que le projet devient rentable.

    Selon M. Djibril, les PMA et notamment le Benin ont une excellente collaboration avec l'Union Européenne (UE). Les PMA et l'UE tiennent souvent des coordinations bilatérales avant d'entrer aux séances des groupes respectifs et l'UE est en faveur de la proposition africaine sur le financement. Maintenant, le Benin consulte surtout avec les pays africains parce que les opinions au sein du G77 sont assez divergentes. Les pays africains veulent garder le Protocole de Kyoto et sont donc en faveur de maintenir les deux voies de négociations. Dans le G77, quelques pays veulent unir les deux processus. Pour assurer la survie du Protocole de Kyoto, le groupe africain a suspendu les négociations lundi matin 14 décembre. Ils les ont reprises seulement parce que le maintien du Protocole de Kyoto était assuré. M. Djibril sait que la coopération à long terme au nom de la Convention (LCA) est également importante, mais il ne faut pas laisser tomber le Protocole.

    Malgré ces divergences et un blocage des négociations, M. Djibril reste optimiste. Il pense qu'il faut toujours garder espoir car personne à la conférence ne veut un échec.

    Le Benin est très reconnaissant du travail de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et de l'Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie (IEPF). Ces institutions renforcent les capacités des pays africains et soutiennent le dialogue Nord-Sud, autant que Sud-Sud. Les ateliers et discussions approfondies de certains sujets aident à échanger les expériences et des visions. La documentation en français est également essentielle pour suivre les négociations. M. Djibril est en faveur de faire entendre la voix des pays francophones comme ensemble et pense qu'une telle coopération devrait aussi être installée au sein d'autres organisations. Selon lui, il faut connaître et comprendre les positions d'autres pays, afin de négocier dans un esprit ouvert et constructif. Le Benin profite de la collaboration avec l'UE, autant qu'avec l'Inde et la Chine et voudrait bien étendre cela à d'autres pays.

    Nina Treu, IDDRI, pour l'IEPF

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