Dans le cadre
de l'Année internationale de l'énergie durable pour tous, l'ONG GERES alerte
sur la nécessité d'agir le plus rapidement possible en Afrique subsaharienne, où
585 millions de personnes sont privées d'un accès à l'énergie. Petit à petit,
des solutions émergent pour valoriser l'autonomie énergétique et le
développement économique, en particulier au Bénin.
Selon la
Banque
Mondiale, 50% des habitants du continent africain vivent en-dessous du
seuil de pauvreté. Or sans accès à l'énergie, des centaines de millions de personnes
ne pourront pas améliorer leurs conditions de vie. Pour le GERES, l'Afrique
subsaharienne est une zone d'action
prioritaire.
L'Afrique se
caractérise par de grandes disparités énergétiques.
En zone subsaharienne, l'accès à une
énergie fiable et abordable s'avère de plus en plus difficile dans les zones rurales. Le bois de feu représente encore 60 à 80% des consommations d'énergie.
La récolte de ce bois est un travail chronophage et pénible, en particulier
pour les femmes et certains enfants. De plus, son utilisation massive pollue l'air intérieur des habitations
et dégrade l'environnement. Elle amplifie la déforestation et engendre des maladies
respiratoires qui provoquent la mort de plusieurs centaines de milliers de
personnes chaque année (source AFD-BAF,
2009).
Il est donc
impératif de créer des alternatives
et de développer le riche potentiel
du continent africain en énergies renouvelables.
Sortir
de la pauvreté par l'accès à l'énergie durable : un exemple au Bénin
Fortement dépendant de ses
importations en énergies fossiles, le Bénin se caractérise aussi par une
mauvaise répartition de l'accès à l'électricité. Moins de 30% de la population est reliée au réseau électrique, la
majorité vivant en zone rurale (source :
INSAE, EMICOV, 2007).
Il est donc capital de travailler sur des solutions d'accès à
l'énergie, vecteur du développement
humain et préalable indispensable pour moderniser les secteurs de
l'artisanat et de l'agroalimentaire, eux-mêmes sources d'activités génératrices
de revenus.
Fort de son expérience sur le terrain, le GERES
a proposé des solutions au problème de la précarité énergétique à travers le
projet SETUP. Dans l'optique
d'améliorer les revenus et l'indépendance énergétique des populations des zones
reculées, le projet SETUP a pour objectif de valoriser les produits
post-récolte grâce à un meilleur accès aux
services énergétiques.
Pour les bénéficiaires du projet, notamment les femmes de la coopérative
" Kpondehou " de la commune de Zakpota située au sud du pays, leur
partenariat avec le GERES représente " une
démarche d'accompagnement positive basée sur le renforcement des capacités et
la mise en relation des acteurs de la filière. "
La coopérative a vu l'installation d'une plateforme multiservices et d'équipements
mobiles pour la transformation du manioc, des fruits de palme et de
l'arachide. Les moteurs de ces installations seront alimentés à moyen terme par de l'huile pure
de jatropha, fruit d'une recherche-action sur les agrocarburants engagée depuis
3 ans par le GERES, dans une approche de filière de proximité.
" La mise en service de la plateforme
multiservices a révolutionné notre mode de production. Elle permettra, en
raison de la
réduction de la pénibilité qu'elle engendre, d'améliorer de manière durable nos
conditions de travail. "
Témoignage de Juliette KETEHOUNDJE, Présidente du Groupement de femmes
" Kpondéhou ", village Kodota, commune de Zakpota.
Ainsi, grâce au projet
SETUP la qualité de la production alimentaire s'est sensiblement améliorée, tout
comme le rendement et les revenus journaliers des travailleurs.
25 plateformes multifonctionnelles et 44 équipements
autonomes adaptés aux besoins de transformation alimentaire ont vu le jour,
ainsi que 19 équipements énergétiques autonomes fonctionnant sur la technologie
du photovoltaïque.
2 250
familles, soit 13 440 personnes,
ont désormais accès à l'énergie durable.
L'Année 2012,
année de l'énergie durable pour tous, est l'occasion de recentrer l'attention sur l'Afrique subsaharienne, dont 45% de la
population est toujours privée d'accès à l'énergie. De nombreux rapports
décrient la fracture énergétique de cette région depuis plusieurs années, mais
la situation n'évolue pas assez rapidement.
Pour le GERES, il est devenu urgent
de multiplier les activités destinées à développer durablement cette région par
les énergies durables, en partenariat
avec les acteurs locaux et dans l'intérêt collectif des populations.