Entre saturation des réseaux et délestages réguliers, les problèmes d'approvisionnement électrique que rencontrent les pays africains ne sont pas nouveaux. En effet, moins de la moitié de la population sur le continent dispose régulièrement d’électricité et de nombreuses régions sont encore trop isolées pour être connectées aux différents réseaux nationaux. Dans ce cadre, les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire constituent de véritables atouts de développement dans le sens d'une généralisation de l'alimentation électrique et d'un accès à l'électricité plus équitable. Une stratégie de diversification des énergies en faveur des renouvelables est donc nécessaire et fut récemment adoptées par certains gouvernements. Dernier en date, l'Afrique du Sud, où l'énergéticien français EDF vient d'inaugurer son premier parc éolien sur le continent africain.
Au vue de l’infrastructure de réseau actuelle sur le continent africain, l'énergie éolienne apparaît, selon un rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), comme la plus exploitable à grande échelle dans les régions septentrionales de l’Afrique, en particulier le long de la côte méditerranéenne, et dans les parties les plus méridionales. Cela étant, si beaucoup de pays hésitent encore à faire bon usage de cette source d'énergie largement inexploitée, plusieurs projets de fermes éoliennes sortent de terre progressivement.
En Afrique du Sud par exemple, EDF Énergies Nouvelles, filiale du groupe français spécialisée dans les énergies renouvelables et l'éolien tout particulièrement, a annoncé le jeudi 29 janvier dernier la mise en service de son premier parc éolien sur le continent africain. Le premier des trois projets éoliens remportés par la filiale d'EDF en 2012 dans le cadre d'un appel d'offres d'énergie renouvelable lancé par le gouvernement sud-africain.
Situé dans la province du Cap Oriental, le parc de Grassridge, d'une capacité de 61,5 mégawatts (MW), est composé de 20 turbines Vestas d'une puissance de 3,075 MW chacune. L'électricité produite par le parc, détenu à 40% par des partenaires locaux et à 60% par InnoWind, filiale à 80% d'EDF EN, est achetée par le gestionnaire du réseau électrique dans le cadre d'un contrat de 20 ans.
En parallèle, plusieurs projets ont également vu le jour ces dernières années sur le continent. Au Maroc tout d'abord, pays qui s'est engagé dans une politique ambitieuse de diversification de son mix électrique et dont le projet Sahara Wind inauguré en 2012 dans la région de Tanger, est présenté comme le plus grand site de production d’énergie éolienne d’Afrique. Mais également au Kenya avec le Lake Turkana Wind Power, dans la vallée du Rift à l’ouest du pays. Une immense ferme éolienne en cours de construction et qui devrait atteindre les 300 MW de puissance.
En Côte-d'Ivoire, si le potentiel éolien est encore sous-exploité faute de moyens financiers, le gouvernement a entrepris en 2013 une démarche visant à promouvoir les énergies renouvelables par la mise en place d’un projet de création de quatre entreprises pilotes. Ces sociétés productrices d’énergies vertes, et particulièrement éoliennes et solaires, ont pour objectif de de pallier l’augmentation de l’utilisation des énergies fossiles.
A ce jour, les combustibles fossiles représentent en Côte-d’Ivoire une production d’électricité de 4,7 TWh par an, soit 75,5 % du mix électrique national. Le complément, généré par les énergies renouvelables, est constitué principalement de la filière hydraulique à 95,4 % et de la biomasse qui assure seulement 4,6 % de la part des énergies non polluantes.